Kong - Stern
Chronique CD album (58:32)
- Style
Easy listening cyber metal - Label(s)
Suburban Records - Sortie
2014 - Lieu d'enregistrement KONG Studio
- écouter via bandcamp
Après l’album vert What It Seems Is What You Get, puis l’album bleu Merchants Of Air, il n’est pas étonnant que Kong voit rouge à l’occasion de la sortie de son 8e album Stern, le groupe ayant toujours alterné ces 3 couleurs pour décorer la vitrine de son échoppe discographique. Enfin quand je dis « voir rouge », ça reste à prendre au 1er degré hein, les hollandais n’ayant pas spécialement les nerfs plus à vif qu’auparavant – pour autant qu’ils aient jamais vraiment piqué de grosse colère un jour. C’est que, si cela n’avait pas une certaine signification péjorative, il serait justifié de dire que nos amis font du surplace stylistique, les 13 nouveaux morceaux nous offrant une fois de plus un metal synthétique instrumental tout aussi confortable, rassurant et indolore que ce à quoi ils nous avaient habitués jusque-là.
Mais précisons la chose d’emblée, notamment pour ceux qui débarquent: si la musique de Kong n’est pas déplaisante – loin de là – elle fera hurler d’ennui la plupart des métalleux, ceux-ci recherchant en général la sueur, la bonne vieille montée d’adrénaline, les excès, la violence, le sang, le sperme le pus les excréments le-viol-de-nonne-lesbienne-mutilée-à-dos-de-bouc-dans-la-neige-mouaaarglh-SODOMIIIIIIIIIIIIIIIE !!!!!
…Ahem, ‘scusez. Je crois qu’il y a un truc qui a pété sous le capot. Je répare et je reprends le fil.
Kong pratique donc ce que l’on pourrait qualifier de "Cyber metal d’ascenseur". Instrumental, de surcroît. Imaginez une version javellisée de Ministry, sans plus grand-chose qui dépasse. Des boucles électroniques douces. Une gratte indus bien élevée, parfois rock’n’roll, voire tranchante, mais jamais brusque. Une basse sourde et peu en avant. Une rythmique aseptisée. Des atmosphères légèrement planantes. Des morceaux évoluant avec indolence mais détermination sur un long fleuve tranquille et tiède… Ça ne fait pas forcément rêver, c’est clair! En fait Stern doit plutôt être envisagé comme l’album idéal pour le jogging ou la séance de cardio du métalleux n’ayant pas spécialement envie d’écouter de la musique, mais ayant encore moins envie d’être dans un silence uniquement rompu par les halètements rauques de l’effort physique intense. Certains morceaux possédant un aspect clairement hypnotique – comme par exemple « Slant » – on conseillera également l’album aux teufeurs timorés en quête de trip « safe », la transe à la mode Kong étant aussi répétitive que bienveillante.
Restons objectifs, restons positifs: la musique des hollandais est loin d’être désagréable, non non, ce n’est pas vraiment le problème. Mais elle est tellement « easy listening », tellement peu sauvage, tellement fonctionnelle et lénifiante (si c’était une pièce, ce serait une salle d’attente hyper moderne!) qu’on a du mal à se passionner à son écoute. Le problème de Kong sera donc avant tout d’arriver à trouver son public… Enfin je dis ça, mais au bout de 27 ans d’existence, ça m’étonnerait fort qu’ils n’aient pas déjà réussi à le trouver!
La chronique, version courte: comme ses prédécesseurs, Stern est une longue coulée d’un metal instrumental, synthétique, moelleux, reposant, indolore, sans risque, tiède, qui habillera à merveille vos reportages sur des escapades en montgolfière ainsi que vos séances de cyber Tai-Chi-Chuan. Les fans de Motörhead, Disfear, Blockheads, Impaled Nazarene et autres Sadistik Exekution feraient par contre mieux d’éviter l’opus, pour éviter la liquéfaction nerveuse…
4 COMMENTAIRES
Eric D-Toorop le 20/05/2015 à 12:27:03
Belle maîtrise pour dire l'ennui sans le nommer ^^
cglaume le 20/05/2015 à 12:46:19
:)
mcmetal le 21/05/2015 à 09:57:28
jamais réussi a rentrer dedans
cglaume le 21/05/2015 à 10:10:28
Pour rentrer dans le Kong, il faut qu'il (... qu'elle !) soit consentant :P
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