Konvent - Puritan Masochism

Chronique CD album (48:11)

chronique Konvent - Puritan Masochism

Konvent a fait une entrée fracassante et remarquée sur la scène death/doom à l’orée de 2020. Mauvais timing question promo me direz-vous, mais les quatre Copenhagoises (désormais cinq) n’en ont eu que faire. La galette était propre et bien ficelée ; même pas besoin de la défendre live. Sorti directement chez Napalm Records (après seulement un EP en 2017), ce premier album, Puritan Masochism fait montre d’un savoir faire indéniable et d’une efficience à toute épreuve à l’image de son magnifique artwork, signé Mads Berg.

Analyse.

Puritan Masochism débute avec la piste éponyme sans s’encombrer d’une intro inutile. L’idée est de mettre le pied au plancher sur l’autoroute de l’efficacité, sans passer par la case «  pause sandwich  à la station service ». Je suis prêt à parier que ce riff vous restera en tête, même des années plus tard (supposition élaborée à partir d’un constat personnel). Coup fatal avec l’arrivée du chant de Rikke qui nous confirme donc que le quatuor n’est pas là pour beurrer les tartines mais bien nous les mettre en pleine poire. Guttural, puissant, lugubre. Recette frôlant la perfection, puisqu’à cela s’ajoute un phrasé largement profitable à l’ensemble de la composition. Aéré, rythmé d’une ponctuation des plus agréables, le chant n’est ni trop absent, ni étouffant. Quasi parfait, je vous dis.

Le riffing, quant à lui, même s’il souffre parfois d’une certaine facilité (je pense à "Bridge" par exemple), est dans la grande majorité diablement entêtant voire capiteux. L’envie de fermer les yeux et faire jouer avec moult énergie ses muscles sterno-cleido-mastoïdien monte très vite. On est ici non pas dans la technique mais dans le plaquage concis et essentiel et cela nous convient très bien pour les trois-quarts d’heure que dure Puritan Masochism. Quelques éléments plus incisifs, plus heavy, dans le riffing viennent se faire entendre de manière éparses (je pense particulièrement à "Waste") viennent donner un petit coup de gasoil aux compositions, ce qui est clairement appréciable dans ce tumulte de lourdeur.

L’album se termine par le titre "Ropes", en deux parties qui change légèrement l’ambiance avec une (convaincante) référence au Peaceville Three sur sa "Part I". Arpèges hypnotiques et aériens en mode mineur, synthé, fort aspect tragique, climax et dépression. Tout y est. Konvent ne débarque pas de nul part ; il y a des références à aller chercher. Vous en voulez une autre ? Conan, sur la "Part II".

On termine l’album sur un sample énigmatique qui rappelle les messages cachés passés à l’envers sur les albums de proto-doom mystiques des 70’s. Je vais trop loin dans la recherche de références? Peut-être. Je vous laisse seuls juges. Toujours est-il que cette outro nous laisse le temps de revenir tranquillement à nos esprits et de nous rendre compte qu’avec Puritan Masochism, nous étions parti assez loin.

 

Konvent a donc signé avec ce premier jet un album extrêmement prometteur pour la suite. Même s’il souffre parfois de carences dans les compositions et c’est au final assez rare, l’essentiel est bien présent. Il ne faut pas oublier, justement que ce n’est qu’un premier album. Puritan Masochism est cohérent et homogène ; il tient dans la longueur, mais aussi dans le temps. Quatre années se sont écoulées depuis sa sortie et il est toujours aussi percutant. Lugubre, pesant et riche de multiples références, Puritan Masochism est un album à avoir absolument dans sa discographie et Konvent un groupe à suivre de près.

photo de Vincent Bouvier
le 24/06/2024

3 COMMENTAIRES

Pingouins

Pingouins le 24/06/2024 à 17:47:54

A noter que leur chanteuse avait fait un très bon feat sur l'album de Telos l'année dernière !

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 24/06/2024 à 19:05:58

Ouh, le morceau d'intro défonce le cul à Bardela !!

Vincent Bouvier

Vincent Bouvier le 25/06/2024 à 20:38:01

@Pingu : Merci, j'étais passé à côté de l'info. Ca m'a aussi permis d'apprendre que Telos avait splité..
@Crom : Clairement, il n'y a pas que celui là. Leur deuxième album est tout aussi bon. La chro arrive.

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