Korn - Requiem

En 2022, la question peut se poser en toute légitimité : que dire sur Korn qui n’a pas été déjà dit auparavant ? Par extension, on peut aussi s’interroger sur ce qu’un groupe approchant des 30 ans d’existence peut encore avoir à offrir à son public… Mais après avoir traversé quelques années d’errance, dont semble les avoir sorti le retour de leur messie, il semblerait que le groupe dispose encore d’une belle énergie à faire valoir. Est-ce que ce nouvel album confirme cette impression ? Réponse au plus vite !

Pour celles et ceux qui prennent le train en marche, résumons les 14 albums précédents. De 1994 à 2003, le line up original n’offre qu’excellence et originalité à travers ses 6 premières livraisons, entrainant de nombreux groupes dans leur sillon. On pourrait débattre des heures sur le niveau d’excellence de chacun des disques, peut-être même des chansons, mais ça serait perdre un temps que nous n’avons pas. Tout ici s’écoute avec plaisir, si ce n’est avec curiosité !

De 2005 à 2011, par contre, c’est animé par un voyeurisme malsain que se fait la découverte. Amputé de Head à la guitare, puis de David Silvera à la batterie, le groupe sombre petit à petit. Tentative de renouvellement, puis de retour aux sources, pour enfin basculer dans l’opportunisme le plus absurde, rien ne semble enrayer la lente descente aux enfers… Si ce n’est un miracle, qui se produira aux alentours de 2013. S’ensuivra un très sympathique The Paradigm Shift qui redonnera un peu d’espoir aux fans du groupe.

Mais du coup, peut-on dire que l’espoir fait vivre ? Quelque part, oui, car il semblerait que la formation ait retrouvé une certaine inspiration depuis. Les albums ne sont plus révolutionnaires, certes, mais ils ont au moins le mérite d’être plutôt agréables. Est-ce le minimum pour un groupe de cette envergure ? Peut-être, oui, mais on ne peut plus leur reprocher de ne pas essayer de bien faire les choses au lieu de tenter tout et n’importe quoi. Ceci étant dit, parlons ENFIN de Requiem, bordel de nom de dieu !

‘’Less is more’’ semble être la philosophie derrière cette nouvelle collection de chansons, seulement composée de 9 titres, faisant de celle-ci la plus courte œuvre de la carrière du groupe. Un gage de qualité, fruit d’une sélection minutieuse ? Peut-être, oui, ‘’Forgotten’’ faisant forte impression dès la première écoute. On y retrouve des riffs d’une puissance certaine, un chant plutôt sobre servant une mélodie plutôt évidente, posée sur une rythmique combinant le savoir-faire d’antan à des accents plus modernes. ‘’Let The Dark Do The Rest’’ fait monter la tension, empli d’une nervosité assez délectable. Et pour conclure ce premier tiers, ‘’Start The Healing’’ offre une ampleur métallique assez surprenante.

En attaquant la deuxième partie du disque, le constat est sans appel : on est pris dans l’album et désireux de savoir ce qui va suivre. Un peu plus de mélodie peut être ? Probablement, oui, mais sans pour autant renier un réel désir de noirceur. Et même si on reste en terrain connu, ça n’en fait jamais trop, chaque élément étant dosé avec justesse. La production sert vraiment bien l’ensemble, donnant à chaque musicien une belle place, exactement comme devrait l’être tout groupe qui se respecte. De quoi aborder le dernier tiers avec sérénité.

‘’Penance To Sorrow’’ ouvre cette partie finale avec réussite. Là encore, la mélodie du refrain fait mouche, offrant un peu de lumière à l’album sans renier pour autant son identité. ‘’My Confession’’ semble peut être le morceau le plus old school de tout le disque, et paradoxalement le plus faible, avant que ‘’Worst Is On Its Way’’ ne balaie tout ça d’un revers de la main. Les riffs y sont meilleurs encore, la construction aussi, et le clin d’œil au passé n’en est que plus appréciable. Un très bon final pour un disque tout à fait agréable et surprenant de par sa cohérence.

Quelques mots pour finir ? Ecoutez donc ce disque, c’est tout. D’une belle sincérité, il sera probablement à même de plaire aux anciens fans tout comme aux nouveaux et si ce n’est pas le cas… Peut-être attisera-t-il au moins une certaine curiosité autour du groupe ? Avouons que ce n’est quand même pas si mal au vu de toute son histoire ! Donc, sur ce… Bonne écoute !

Domino

le 17/02/2022