Kylesa - Ultraviolet

Chronique CD album (38:56)

chronique Kylesa - Ultraviolet

Bon je vais pas vous la faire à l’envers sur ce coup là : ce petit groupe de Savannah, je le suis depuis le début et même depuis plus longtemps, quand je me demandais encore ce que les mecs de Damad allaient bien pouvoir faire après la dissolution du groupe. Loin de moi l’envie de jouer le rôle puant du vieux fan déçu de l’évolution de son groupe préféré, je pense tout de même que vous avez pas échoués ici pour lire un truc consensuel et prétendument objectif. On va donc pas trop perdre de temps à vanter la prod monstrueuse de ce disque, la régularité des sorties discographiques du groupe ou de leurs tournées internationales. On va même pas trop parler de l’identité sonore de Kylesa qui, il faut au moins le reconnaître, reste évidente sur chaque piste de ce nouveau disque.

 

 

Pour contre, oui, on peut s’arrêter sur l’évolution du groupe. Après avoir coupé le micro de leur bassiste et remplacé leur unique batteur par deux de ses congénères, le (désormais) quintet avait effectivement bien entamé un joli virage esthétique dans sa discographie en oubliant peu à peu le sludge originel pour intégrer de plus en plus de mélodies et d’effets bizarroïdes dans leur musique. Sans se transformer en groupe de pop, Kylesa avait ainsi pondu un Spiral Shadows en demi teinte il y a deux ans, trop simple, pas assez juste et donc peut être trop ambigu pour ma petit subjectivité de vieux fan transi. Le clou est maintenant enfoncé avec Ultraviolet qui confirme donc bien toutes ces tendances. Laura Pleasant chante maintenant sur quasiment toutes les pistes du disque, chaque titre renferme un petit détour planant permettant aux six cordes de justifier les quarante douze effets qui sont leur sont branchés au cul, le format des compos se fait toujours plus concis et efficace… il y a des refrains à chaque fois aussi… Il y a des soli aussi tiens. Rien de très surprenant au final.

 

Par contre, et c’est là où il va falloir faire un effort d’objectivité sans précédent, cette confirmation stylistique confirme également toutes les faiblesses que l’on avait pu pointer sur l’effort précédent. On retrouve donc bien ces gros soucis de justesses dans le chant mais aussi dans la simple interprétation des morceaux, un peu comme si on sentait que le groupe lui même ne savait pas exactement quelle couleur il souhaitait donner à ses propres compos. Cette désagréable impression d’écouter du rock progressif qui perd son âme à chaque nouvelle mesure d’une semi-improvisation aléatoire plane sur une bonne partie de ce disque. De la même manière, cette sale propension à caler un gros break bien pompier dès que le ton d’une compo doit changer du tout au tout finit, elle aussi, par lasser. On sent pourtant que nos cinq chevelus cherchent néanmoins à faire certaines choses différemment mais cela se retourne bien souvent contre eux. Les tempo à nouveaux ralentis ou ces mélodies peut être plus sombres que sur leur disque précédent n’aident pas tant que ça à changer la donne… Au pire, ça sonne encore plus mou et plus creux que ça ne le devrait.  Pas grand chose non plus à dire sur ce duo de percussionnistes qui semble se faire plus inutile de disque en disque… On se demande même parfois comment certains passages peuvent sonner aussi ennuyeux alors qu’il y a deux foutus batteurs pour relever la sauce.

 

Histoire de ne pas non plus couler le navire avec femme, enfants et batteurs, je pourrais tout de même relever qu’« Exhale » est un très bon premier titre, que le riff principal de « vulture's landing » est absolument mortel, que « we’re taking this », bien que très courte, nous rappelle les plus grands moments du groupes, ou encore que « long gone » se tient pas mal et que pour une fois, les lignes de chant de Laura ne sont pas trop dégueulasses. Par contre, et j’en suis le premier désolé, je ne peux pas non plus m’empêcher de faire un rapide détour par « low tide », pseudo-ballade dégoulinante qui m’a très franchement fait rire (pour de vrai). Voilà, au delà de la déception du vieux fan transi, ce disque me semble malheureusement très bancal et pas du tout prometteur pour la suite du groupe malgré le succès que ce dernier semble rencontrer ces derniers temps… Au final tout ça reste à l’image de cette horrible pochette que je n’ai malheureusement pas pu admirer ailleurs que sur l’écran de mon ordinateur, indéfini, raté et… Violet. Next.

 

photo de Swarm
le 20/05/2013

4 COMMENTAIRES

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 20/05/2013 à 10:10:22

Ouah pas de pitié tu as et Yoda je parle.
Me suis arrêté aux premiers titres de l'album, écouter rapidement, donc mon avis ne vaut rien et est parfaitement dispensable mais... I'll be back

sepulturastaman

sepulturastaman le 20/05/2013 à 11:17:58

Je suis entièrement d'accord avec toi Swarm, sauf que j'adore ce côtés brumeux.

Norin

Norin le 20/05/2013 à 14:51:41

Les ayant vus sur scène, j'ai d'abord été (visuellement) impressionnés par ces 2 batteries mais une fois le set commencé, il faut avouer qu'a part faire beaucoup de bruit, ça ne servait pas à grand chose. Dommage que ça soit aussi mal exploité.
Quelques titres sympas tout de même sur cet album.

Tookie

Tookie le 27/05/2013 à 20:14:03

Je ne suis pas aussi fin connaisseur du groupe que toi (et finalement fan que depuis Static Tensions), j'ai peut-être une déception moins grande que la tienne.
Des trucs sympas comme t'en soulignes et de longs passages ennuyeux pour moi aussi !

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