Licho - Ciuciubabka
Chronique CD album (12:57)
- Style
Black Metal avant-gardiste d'avant-garde - Label(s)
Pagan Records - Date de sortie
19 mars 2022 - écouter via bandcamp
Amis du bizarre, bonsoir.
Si vous n'aimez pas quand c'est outrageusement décadent, délicieusement avant-gardiste et foncièrement dérangeant, passez votre chemin. Et vite, parce que Licho ne vous laisser pas beaucoup de temps pour tergiverser. Bon, maintenant que nus avons fait fuir les Trves, les gardiens d'une orthodoxie mortifère, nous pouvons nous pencher sur Ciuciubabka.
En polonais, Ciuciubabka signifie colin-maillard, ce jeu où le chasseur, les yeux bandés, doit attraper et reconnaître les autres joueurs. C'est un peu ce que propose à l'auditeur les cinq musiciens avec leur troisième album depuis 2014 : une course pour comprendre leurs intentions, avec une absence quasi-totale de repères. Quasi-totale car si Recipe Ferrum! 777 de Tormentor et Department of Apocalyptic Affairs de Fleurety font parte de vos albums de chevet, alors, vous partez avec un petit avantage. Le concept développé dans les paroles aborde également cet aveuglement, les choses que l'on peut voir lorsqu'on a les yeux bandés. Il évoque aussi la quête éperdue de la Lumière.
Sur une base Black Metal, Licho construit son propos, un ensemble instable qui menace constamment de s’écrouler, mais qui reste debout. Il flirte constamment avec le ridicule, sans jamais choir. Le chant est en polonais, déclamé en chant clair de façon complètement décadente. Trois point qui le rendent particulièrement dérangeante. La musique n'est pas en reste, insaisissable, jamais là où on l'attend. La production est poussiéreuse tout en laissant entendre clairement tous les instruments, le mix met les voix un peu trop en avant à mon goût. Le groupe multiplie également les passages folkisants qui lui confèrent un aspect fantomatique.
Une voix féminine (Anna Grąbczewska) se fait entendre sur « Jeszcze raz w las » mais ne comptez pas sur elle pour apporter une quelconque normalité, elle est plus proche d'Agnete Kjølsrud que de Tarja. Je reconnais que j'ai perdu la majorité d'entre vous. Je le comprends complètement. Pour ma part, Ciuciubabka est l’album le plus bizarre qu’il m’ait été donné d’écouter depuis des années. Cela peut être un atout comme représenter un côté rédhibitoire. Mon choix est fait, je suis client de ce que le groupe nous offre.
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