M'z - La civilisation de la graine

Chronique CD album (53:43)

chronique M'z - La civilisation de la graine

Pour résumer, un album instrumental, orienté guitares, limite descentes de manches supersoniques, ce n’est normalement pas ma came. Sorti de quelques Satriani, Vai ou Malmsteen, ma culture musicale dans le domaine ne va pas chercher bien loin. Le fait que je ne sois absolument pas un musicien (loin s’en faut) ne doit pas y être étranger. Mais une écoute rapide a su convaincre le fan de musique expérimentale en moi. La civilisation de la Graine est donc la livraison du projet M'z, mené en solo par le multi-instrumentiste Mathieu Torres (Matziz, The Diogenes...), après deux albums, un EP et un single. L’artiste revendique une volonté de « créer des parallèles entre des concepts poétiques ou philosophiques et la musique ». La Civilisation De La Graine se concentre sur la tendance de l’humanité à s’organiser en structures sociales à l’existence souvent précaire.

 

Huit morceaux viennent illustrer ce concept en abordant chacun une facette de cette précarité. Je vous renvoie au descriptif en quelques phrases rédigées par le musicien sur sa page Bandcamp, pour le détail. Chacun possède son atmosphère propre, grâce notamment à une multitude de styles qui sont abordés. On peut passer d'un « Au Confort De La Mémoire Qui Sublime », moelleux et cosy, à un « Edifions Des Temples Absurdes » complètement détructuré. C’est ainsi que l’on retrouve des éléments empruntés à des styles variés. C’est ainsi que l’on retrouve des rythmes des îles (« Des Récifs »), un break Chiptune (« Bureaucratie Bémol ») ou encore la première moitié arabisante de « La Spiritualité Marketing ». Le musicien parvient à maintenir tout cela cohérent grâce à un fond commun à tous les titres, un contenu musical que l’on a plus l'habitude de retrouver chez les poulains de l'écurie de Shrapnel Records.

 

« Enquête Payenne » par exemple est construit autour d’un lead de guitare qui rappelle l’Iron Maiden des années 2000 pour évoquer l’ouverture du dialogue entre les époques, tandis que le riff principal d’ »Ishtar Dance » possède un groove tout panteresque / downien. La boîte à rythmes est parfois un peu légère à mon goût, sur « Bureaucratie Bémol », elle cliquette trop. Ce dernier titre justement est le seul que je trouve trop décousu et manquant de liant.

 

M'z parvient à rendre son album, à première écoute à ranger dans la catégorie des branleurs de frettes, grâce en partie à des éléments issus d’univers musicaux variés et un concept des plus intéressant. Les amateurs de Sred devraient également y trouver leur compte.

photo de Xuaterc
le 08/09/2022

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