Marnie Stern - Marnie Stern

Chronique CD album (34:03)

chronique Marnie Stern - Marnie Stern

Wao ! 

 
Avec une interjection de ce genre, on ne va pas chercher loin, mais à quelques variations près, c'est à peu près ce qui sort de la bouche de ceux qui découvrent Marnie Stern.
Le plus étonnant est qu'on sort toujours la même chose après 10 écoutes.
Marnie Stern, 35/36 ans, le visage plus ou moins engageant selon le traitement photoshop des images piochées sur le net, ne nous passionnera donc que pour sa musique... Et ce sera largement suffisant.
 
Marnie Stern pour nous intéresser ne joue pas de son corps mais s'entoure surtout de personnes assez douées. Le batteur en tête.
Sorte de poulpe epileptique plein de talent, il va pousser Marnie Stern à suivre un rythme fou et délivrer des variations finalement assez peu courantes pour un album de ce type.
 
D'ailleurs quel est le type de cet album ?
A la fois celui d'une guitar hero qui aurait des gênes d'un Ted Nugent qui accepterait d'évoluer, et d'un Joe Satriani en un peu plus fun et encore plus moderne. Une guitar hero bouffée d'œstrogènes, une femme qui vient poser son agacante (?) voix sur les pistes.
 
Car oui, en plus d'être douée de ses doigts, Marnie Stern insiste pour chanter. Mauvaise idée au tout départ, on se fait progressivement à cette voix nasillarde qui part dans tous les sens puis qui finit par lasser sur la longueur.
En vérité, le chant est un peu l'ornement rococco d'une église polonaise : trop de fioritures là où il y en avait déjà assez.
Alors peut-être que cela ajoute au charme, offre une ambiance un peu plus légère ou a contrario psyché, mais c'est aussi un peu lourd à l'oreille quand on doit porter attention à pas mal de détails musicaux. Le plus difficile est lorsque plusieurs couches vocales se superposent ("Female guitar players are the new black")
 
Entre une basse et une batterie exceptionnelles (passons le "Risky biz" qui sonne comme une pause pour le manipulateur de baguettes), la guitare est la star de cet album.
Exécutant principalement une sorte de math-rock, on retrouve donc un jeu millimétré mis en valeur par une énumération de plans techniques à se désarticuler les phalanges.
 
Le profane qu'est votre serviteur est toujours ébahi par autant de dextérité.
L'execution est rapide, passionnante, rythmée, changeante : tout y est.
Le coup de main de Marnie Stern n'est pas facilement reconnaissable tant il est riche ! Certaines parties sont bien évidemment proches les unes des autres, mais d'une piste à l'autre on découvre des plans que l'on n'envisageait pas dans le titre précédent.
Particulièrement inspirée, clairement passionnée par la guitare qu'elle tient entre les mains, Marnie Stern fait étalage de tout son talent en 34 minutes.
Elle passe par des ambiances asiatiques, des passages plus lourds, d'autres décalés et psychés voire légérement maladifs et sort là un album riche, peut-être repoussant au premier abord mais au charme enivrant.
 
Une surprise dans ce monde où les artistes eux-mêmes se posent des limites que certain(e)s osent franchir.
photo de Tookie
le 26/10/2011

1 COMMENTAIRE

Pidji

Pidji le 26/10/2011 à 09:20:19

Enorme album ! plutôt rebutant au départ, Marnie Stern nous emmène dans son monde et on n'y échappe plus au bout de plusieurs écoutes.

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