Metallica - Load

Chronique CD album (78:58)

chronique Metallica - Load

Comment célébrer les 20 ans de 1996 sans aborder l'album majeur de cette année, paru au mois de juin? Pas forcement le meilleur, mais celui qui aura généré le plus d'attente, de discussions, de couverture médiatique, de déception et j'en suis certains le plus de naissance de trolls. Je veux bien entendu parler de Load de Metallica.



 



Après avoir tout explosé après la sortie de leur album éponyme, multi platine, qui a emmené le groupe sur les routes pour des tournées à rallonges, immortalisées sur le gargantuesque Live Shit: Binge & Purge, les six ans qu'ils a fallu attendre on semblé interminables, alimentant les rumeurs les plus folles. Avant l'ère internet, le peu de propos qui fuitent dans la presse font l'objet de spéculations à n'en plus finir: les Four Horsemen se sont coupé les tiffs, Lars n'écoute plus que de la Brit Pop, Oasis en tête...



 



Hourra! quand le groupe s'échappe du studio à l'été 1995 pour jouer à Donington et interpréter deux nouveaux titres, "2X4" et "Devil's Dance" qui sont plutôt rassurant par leur coté heavy rappelant "Sad But True" (au final, seul le premier finira sur Load, le second sur Reload). L'attente est encore interminable jusqu'à la parution du premier single, "Until It Sleeps" et son clip arty réalisé par Anton Corbjin, connu pour son travail avec Depeche Mode entre autres. La pilule est difficile à avaler. Pensez-vous: Un rythme lent, une intro à la basse, un arpège gavé d'effets sur le couplet, un riff un peu plus costaud mais sans être tellement heavy sur le refrain et un James Hetfield qui chante vraiment (avec tout de même ses célèbres. "Yeah").



 



Beaucoup resterons bloqué par ce premier contact et n'iront pas plus loin pour taxer l'ensemble de l'album de Pop. C'est là faire une grave erreur et passer à côté d'un bijou de Heavy Rock libéré. Car c'est bien une forme de liberté expression dont font preuve les quatre musiciens. Ils auraient très bien pu surfer sur le succès du Black Album et pondre un disque qui en serait la suite logique musicalement parlant. Ils ont fait le choix de n'écouter qu'eux-même et le résultat en vaut la chandelle, tant les quatorze titres, pour presque 79 minutes, transpirent la sincérité et honnêteté d'un groupe qui revient à ses fondamentaux et aux groupes qui ont pu l'influencer en dehors de la sphère Hard-Rock / Metal.



 



Autant les précédents album étaient en un sens uni directionnels, autant Load part dans tous les sens, du classique Heavy Rock "Ain't My Bitch", à la balade Country "Mama Said" au Heavy Blues de "Poor Twisted Me". Il serait fastidieux de recenser toutes les nouveautés que nous offrent un groupe qui n'a pas peur d'expérimenter et de prendre tout le monde à contre-pied. Au rang des plus notables, on a un James Hetfield qui a pris des cours de chant et qui de ce fait exploite à fond les possibilités de sa voix en modulant à merveille. Kirk Hammett se fend d'un solo au vocodeur sur "The House That Jack Built", Lars Ulrich a considérablement épuré son jeu, à l'image de son kit de batterie, réduit au strict minimum, ou presque. Le résultat, homogène, possède un réel potentiel radiophonique, d'ailleurs quatre singles extraits de l'album ont été publiés.



 



En terme de production, on atteint des sommets, jamais un album des Mets n'a aussi bien sonné, les guitares sont massives quand il le faut, subtiles sur les passages plus délicats, la batterie a un son naturel, et on entend même distinctement la basse !



 



Longtemps décrié, même par moi, Load est un album courageux qui dévoile une nouvelle facette de Metallica, qui ose, même si c'était une caractéristique que l'on pouvait retrouver sur les albums précédents (la volée de bois vert que le groupe avait pris avec "Fade To Black"...). Les changements sont radicaux, mais la patte du groupe est toujours pleinement présente, avec cette classe innée qui le caractérise : quand il sort de sa zone de confort, il le fait avec talent et succès (on ne pourra pas en dire autant de Reload) Avec le recul, le seul défaut qu'on pourrait trouver est sa longueur, même si je serai bien en peine de dire ce qu'il faudrait en retirer. Vingt ans après, je pense qu'on trouve dessus parmi les meilleurs titres que le groupe ait écrit dans les 90's, "Bleeding Me" en tête.


photo de Xuaterc
le 19/03/2017

5 COMMENTAIRES

cglaume

cglaume le 19/03/2017 à 13:22:14

Au vu de l'intro, cette chro a traîné longtemps en base ^^

pidji

pidji le 19/03/2017 à 14:24:21

même pas, décembre :P

Xuaterc

Xuaterc le 19/03/2017 à 14:50:58

Oui, vu que personne e s'en était chargé jusque là, j'ai pris sur moi.

Eric D-Toorop

Eric D-Toorop le 20/03/2017 à 07:27:44

La bonne idée de mettre le boulot d'Andres Serrano pour la couv' - sa série de photos (sous plexi) mêlant sang et sperme.

Jull

Jull le 20/03/2017 à 17:34:14

L'album de Metallica qui prouve deux choses: les mecs sont de vrais musiciens, pas seulement des gars qui font du Metal, mais des amoureux de Musique en général, et ensuite ils se foutent complètement de ce que les gens peuvent penser. Ils l'avaient fait avec "Metallica" et le refont ici.
Cet album est pour moi Le meilleur avec Master of Puppets pour sa production et sa composition.
Hetfield est magnifique au chant et le reste du groupe joue parfaitement (même Lars). Son style de prédilection sans doute!

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