Midnight - Hellish Expectations

Chronique CD album (25:30)

chronique Midnight - Hellish Expectations

Sur CoreAndCo, on aime quand ça grimace, quand ça menace, quand c’est canaille et qu'c'est kickass. Et si c’est sale, que ça fouette du futale, que c’est crouté des genoux, bête et méchant comme un pou… eh bien c’est d’autant plus Wahou ! C’est pour ça qu'on a depuis toujours un petit faible pour Midnight, projet baignant autant dans le vieux Speed Metal que le Punk de chacal, dans le Rock’n’Roll de Lemmy que le proto-Black de Bathory.

 

Oui mais voilà, pour accueillir Let There Be Witchery, le 5e et précédent album livré par le one man band d’Athenar, notre Docteur ès Hostilité & Crüstosités – oui, Crom-Cruach, c’est ça – s’était fendu d’un taquin mais néanmoins sincère « Une grosse perte de vitesse après un encore bien bon No Mercy for Mayhem […]. La chouette pochette donne envie d'oublier les deux précédents, très routiniers ».

 

En gros : c’est pas qu’c’était pas bon, mais c’était encore mieux avant…

 

Parce que sur cet opus de 2022, le suppôt de Minuit commençait à défoncer les fessiers avec moins de rage, et frottait moins le coude contre l’asphalte dans les virages. Oh, on était encore bien loin du naufrage, mais on commençait à deviner la teinte poivre et sel du 3e âge… D’ailleurs c’était l’une des réflexions que l’on s’était fait à l’époque : « Dites voir, cet album ne serait-il pas tout indiqué pour mettre le pied à l’étrier du Metal chanmé à notre Tonton fan de Saxon ? ».

 

Il se trouve que le père Athenar en est arrivé peu ou prou aux même conclusions. En écoutant le résultat encore frémissant des premiers enregistrements de Let There Be Witchery, il s’est dit « Non mais Whaaaat ? C’est moi ou c’est mou ? Ça manque de sang, de Satan, de prêtre décapités et de boucs sodomisés ! ». La citation n’est pas extraite d’une dépêche de l’AFP, je vous la livre de mémoire... Ce qui est sûr en revanche, c’est que c’est suite à cette prise de conscience soudaine que le gugusse, remonté comme jamais, s’est attelé à l’écriture de ce qui deviendra Hellish Expectations. Et il ne lui a pas fallu plus d’un week-end pour en arriver à ce putain de résultat qui foutrait la gaule à un réserviste daghestanais ayant perdu sabre et joyeuses durant la reconquête de Kherson !

 

Parce que certes, vu qu’il a été écrit comme on crache un glaviot, ce 6e album ne fait ni dans la finesse, ni dans l’originalité. D’autant plus que, bien évidemment, il ne sort pas du périmètre stylistique riquiqui délimité par Motörhead, Venom, Hellripper et The Exploited. Mais crénom, la gniaque est de retour les copains ! Et la vitesse aussi. D’ailleurs les titres ont perdu en gras – pour ce qu’ils en avaient ! – au point de ne durer aujourd’hui plus que deux petites minutes et demie en moyenne.

 

Allez, on évacue vite fait ce qui explique – outre le côté crassement régressif de l’objet – le pourquoi de cette note plafonnant plus bas que prévu. La chose tient en deux titres. « Dungeon Lust », sur lequel le bombardier de Mr Kilmister se vautre dans une routine ronflante, sans flamme dans les pupilles. Ainsi que « Mercyless Slaughtor », qui ronchonne un peu mollement, tel ce vieux poivrot qui rumine sa chique à l’autre bout du comptoir.

Mais une fois évacué ce lest flasque, bordel que la montgolfière Hellish Expectations nous entraîne loin et haut ! Pour avoir une idée de l’ivresse comme de l’altitude, préparez-vous le cocktail suivant. Commencez avec une rasade de « Expect Total Hell », dont on adore le titre avant même d’y avoir jeté une oreille. Et qui nous régale lors d’un raid sauvage, jouissivement outrancier, qu’on qualifiera de mon-canif-dans-ton-oreille faute de mieux. Pour amener de la matière, versez une bonne louche de « Masked and Deadly », qui fulmine et éclabousse au sommet de la chaîne alimentaire Metal’n’Punk. Assurez-vous de bien brûler les papilles à l’aide d’un « Nuclear Savior » en mode türbo-Motörpunk, mauvais, vilain, et bagarreur comme pas deux. Puis sublimez ce mélange à l’aide de l’agression mélodique « F.O.A.L. », qu’on croirait sorti du même moule que le « Armaggedon Death Squad » d’Impaled Nazarene. Evidemment, Hellish Expectations propose bien d’autres cacahuètes et bretzels décibelliques garantissant un apéro bien saignant. Mais on vous laisse les découvrir tous seuls comme des grands.

 

Maintenant je vous préviens : si on ne vous voit pas / ne vous a pas vu célébrer le Grand Cornu qui Riffe au Petit Bain, en avril, lors de la Party pas fine mais aux petits oignons organisée pour l'occasion, afin de faire le plein de sueur, de joie mauvaise et d'excès de [penta]grammes d’alcool dans le sang, des sanctions seront prises !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte : suite à quelques derniers albums moins saignants, vous pensiez que Midnight commençait à redevenir doucement citrouille (… ce qui, finalement, lui va mieux au teint que le brillant du carrosse) ? La beigne Hellish Expectations risque donc de vous remettre les idées en place ! Car le mélange Speed’n’Punk’n’Black’n’Roll d’Athenar est plus teigneux, plus méchant, plus grimaçant que jamais ! Alors gare à vos fesses, car on dirait bien qu’il en veut après vous, et qu’il a bien l'intention de faire rentrer l’intégralité de sa 6-cordes dans l’innocence frémissante de votre intimité… auriculaire !

 

 

photo de Cglaume
le 04/04/2024

3 COMMENTAIRES

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 04/04/2024 à 11:41:34

Tout est dit et rudement bien dit.

cglaume

cglaume le 04/04/2024 à 11:56:48

Faut dire que je cite un expert, ça aide...

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 04/04/2024 à 18:55:39

"caleçon mouillé + génuflexion"

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