Misantropic - Catharsis

Chronique Vinyle 12"

chronique Misantropic - Catharsis

Avec dix piges au compteur, les Suédois de Misantropic n’ont pas encore décidé d’aimer le genre humain plus que ça.

Par contre, niveau genre musical, le D-Beat acéré des débuts est toujours adoré.

 

De menus changements de line up ont même bonifié la chose.

Ainsi un fier étendard métallique (déjà présent auparavant, oui je sais mais par petites touches) se plante sur vos enceintes dès l’intro "Mosh Of The Pale Horse". De quoi vous chauffer à blanc en dansant en rond, comme un Indien bourré à l’eau de feu, au milieu de votre salon.

Un fumet thrash nous prend alors les naseaux sur "No Retreat, No Surrender". La voix haut perché de Gerda nous stabilise pourtant dans le monde du punk à clou. Le riffing parfois bien slayerien crée ensuite un pont entre deux genres qui n’ont jamais vraiment fait chambre à part.

 

Niveau coucherie là, on touche le véritable bonheur conjugal chaussé de bottes cloutées car les mecs savent jouer avec ce catchy et ce groove qui manque à un paquet de groupes bourrins du genre.

Des soli viennent aussi égayer les coups de rein rythmiques ("The Logic of Violence notamment"). Cet aspect crossover, imprègne ainsi la moelle de toutes les compos comme un bon coup de rangeos dans les valseuses.

La prod léchée sert aussi de bon tremplin pour faire décoller le skeud vers les cimes du style. Les structures sont évidemment d’un simplicité déconcertante mais les hymnes sont ici nombreux.

Alors, "Enough Is Enough" se tient fièrement sur la barricade, la barre à mine levée bien haut. Car évidemment, le propos est toujours contestataire, et particulièrement féministe.

Pas besoin d’être grand druide pour piger, c’est braillé en anglais.

Misantropic est ainsi loin de délivrer un message baba cool et conseille plutôt de répondre à la violence sexiste par la guerre pure et simple ("Arm Your Daughter"). Le titre "Blood Stains" se fait aussi particulièrement virulent. "Death Cult", en soutien au Rojava, son refrain scandé et son break poignant au violon (oui) produit aussi l’effet escompté : celui de vraiment vouloir foutre le feu et surtout après 18 h.

Le duo vocal sur "Fragmentation" sera aussi une cure de vitamines bien plus efficace que la merde vendue par les labos (ou le jus de carotte-fraise-agave de votre femme). La scène américaine à la Nausea/Aus-Rotten n'est vraiment pas loin là.

 

Le top de l’année 2020 était plein. Le dernier Misantropic a donc failli rester à la porte.

Pourtant un skeud aussi rageur et fédérateur ne peut que prendre sa place en forçant l’entrée et pas de façon polie.

photo de Crom-Cruach
le 10/03/2021

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