Moonsorrow - Jumalten Aika
Chronique CD album (1:15:33)

- Style
Pagan Black Metal - Label(s)
Century Media - Sortie
2016
écouter "Suden Tunti"
Le Temps des Dieux...
Est-ce qu'un retour aux sources d'un genre est une preuve de reculade ? Réponse à la fin de cette chro.
Je ne spoile pas moi.
Moonsorrow est un combo culte et quasi intouchable depuis sa formation : ça c'est un fait. Les Finlandais sont en effet des pontes du Pagan Black. Ils font l'unanimité, oui. Au pire, un album de Moonsorrow est juste très bon., comme leur précédent, au titre imprononçable, pondu il y a déjà cinq ans.
Alors, dire que cette septième longue distance était attendue par les fans, c'est comme dire que la Tourtel, c'est dégueulasse : une évidence.
La formule change peu ici : des titres longs, ambiancés et habités, braillés en finnois. Mes dieux que c'est galvaudé de pondre ce genre de lieux communs pour parler du groupe ! Pourtant le son des païens se fait moins opaque, dès le titre d'ouverture et son intro tribalo-wardrunienne. Repompe du feeling des Norvégiens ? Mode du pagano-bobo ? Que nenni, monothéiste, c'est Moonsorrow te dis-je. Pas franchement besoin de modèle.
Les croassements d'Hugin ou de Munin, au choix, sont toujours là. Le clavier aussi, ce dernier se faisant toujours easy listening. La frappe est lourde. Le morceaux est fait de flux et de reflux . Les chœurs embarquent et le herskip ne prend pas l'eau une minute.
Mais que d'aspects martiaux avons-nous sur le deuxième titre telle la marche rapide et scandée de quelques peuples oubliés. Le titre s'adoucit, pourtant, par son break qui se fait encore très folk-tribal comme sur la fin du morceau. Pour un peu, Jonne Järvelä aurait pu s'inviter au mic dans ses élans les plus mélancoliques. Des dernières minutes terrassantes.
Taciturne n'est pas le monstrueux et très swedish "Suden Tunti" (l'heure du loup). A l’instar d'un Thyrfing (jeter un œil sur la pochette de Farsotstider, aussi), ici tout n'est que rage et sang alors que Fenrir bouffe la main de ce con de Týr.
Pourtant, les Ases, ça les avait fait rire, la blague du loup. Óðinn y restera à la fin. Moins drôle, de suite.
Moonsorrow ne fait pas rire non plus, avançant puissamment de ses riffs pesants : pagan oui. Une leçon, aussi. Le titre est très cinématographique en fait. Et pas à cause du clip un peu pourrave l'accompagnant. Par contre, c'est un exploit de pondre un morceau, en apparence si simple mais qui colle des frissons. Bon pour la formation, il est plutôt ramassé, à peine sept petites minutes.
Les deux derniers sonnent plus dans la veine trad. du groupe ( une preuve d'immobilisme ?), chaloupant entre choses délicates et totems tranchants. Pourtant, c'est sur ces morceaux que la prod. majestueuse de l’album prend alors toute sa plénitude pour combiner les aspects chers aux Finlandais. Bathory est évoqué aussi. Comment le groupe ne le serait-il pas ? Tout fondateur qu'il est.
Alors il faut du temps pour bien piger tout : Rome ne s'est pas détruite en un jour. Mais Moonsorrow renforce son aspect folk pour se faire plus abordable. Ce coup d’œil dans le passé, voulu par la formation, s'il semblera pour certains, opportuniste, n'est pour Moonsorrow qu'un hommage à un style dont la horde fait partie depuis longtemps déjà.
Ps : Les bonus tracks de l'album comportent une reprise de Grave (Tiens encore des Suédois.) et une autre de Rotting Christ.
Pas écoutés. Voilà.
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