Mork - Katedralen

Chronique CD album (48:04)

chronique Mork - Katedralen

Mork et moi, ça ne devrait être rien d’autre qu’une love story. Découvert à l’occasion de l’Inferno Fest d’Oslo de 2019, Thomas Eriksen, fondateur et frontman du groupe, m’avait fait une forte impression avec son live au cours duquel une partie du bon album Det Svarte Juv avait été présentée en exclusivité. Auréolé d’une réputation de parangon du Trve Norwegian Black Metal et adoubé par ses pairs (Darkthrone, Dimmu Borgir, 1349), il avait misé sur une identité visuelle et vocale tout à fait maîtrisée et habilement soulignée par ses soins, ainsi que par celui de son label britannique Peaceville Records.

 

Quelques illustrations de l'artiste norvégien

Theodor Kittelsen (1857-1914)

 

En 2020, surfant sur son succès et s’appuyant sur le contexte pandémique, Mork a enchaîné quasiment dans la foulée – il ne fallait pas laisser retomber le soufflé médiatique – sur un EP 4 titres intitulé … Pesta ! Le thème et l’artwork étaient directement inspirés du travail d’un artiste norvégien de la toute fin du XIXe siècle et du début de XXe siècle, très important pour ce pays : Theodor Kittelsen (1857-1914), à qui l’on doit plusieurs dessins sur « La Peste noire » (Svartedauden). L’un d’eux, qui m’a marqué à plus d’un titre, est même devenu mon avatar Seisachtheion… Je vous l’ai dit : Mork et moi étions faits pour nous entendre !… 

 

L'artwork de Pesta (2020)

 

… À part que les deux titres live "En sti inn i Remmendalen" et "I Hornenes Bilde" sont accompagnés sur ce court-format par deux morceaux studios très moyens : "Pesta" et "Valen" (cover éthéré et prout-prout de Burzum). Or, Mork poursuit malheureusement cette trajectoire par trop mollassonne avec son 5e album Katedralen. Certes le shriek de Thomas Eriksen fait toujours son p’tit effet, mais l’ambiance y est bien moins poisseuse, inconfortable et vénéneuse que celle proposée dans Det Svarte Juv et surtout dans Eremittens Dal. Pourtant, ce méfait commence très bien avec "Dødsmarsjen", une des rares gourmandises noires appétissantes de ce Katedralen, en compagnie – dans une moindre mesure – de "Lysbæreren". Même si on y ajoute le riffing particulièrement sombre et inquiétant présent sur "Evig Intens Smerte" après 80 secondes, cela fait fort peu au total. Le Black’n’Roll de "Svartmalt" perd son souffle une fois passées les deux premières minutes. Les chœurs et chants incantatoires présents dans "Arv" et "Det Siste Gode I Meg" ne convainquent vraiment pas et s’enchainent sans réelles vibrations. Et la lassitude de devenir palpable avec "Født Til Å Herske" et l'outro longuette "De Fortapte Sjelers Katedral"…

 

Peu de choses viennent en fait pimenter cette nouvelle offrande, pas même les contributions de guests d’honneur que sont Nocturno Culto de Darkthrone, Dolk de Kampfar et Eero Pöyry de Skepticism. Même le dessin de la pochette réalisé par le français David Thiérrée, toujours fidèle au poste, ne nous départit pas de cette impression d’ensemble plate et assez tiédasse que dégage ce 5e chapitre de l’histoire musicale de Mork. En espérant que le prochain, tout en conservant ce son brut, froid, sans artifice, rende davantage hommage à ce Trve Black, dont Thomas Eriksen serait l’un des héritiers (auto-)désignés.

 

photo de Seisachtheion
le 26/07/2021

1 COMMENTAIRE

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 26/07/2021 à 17:15:30

Theodor Kittelsen est aussi connu pour un tröll marin bien flippant.

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