Necrocomiccon - Mjölnir for Nothing

Chronique CD album (29:50)

chronique Necrocomiccon - Mjölnir for Nothing

Afin de consigner par écrit l'ensemble des dogmes du culte de Cthul-huhuhu, H.P. Lagaf' a été parfaitement clair sur le modus operandi : il faut pas moins de 2 volumes, et demi. Voilà pourquoi la discographie de Necrocomiccon ne pouvait pas, après un premier album et un EP, ne pas comporter – non plus – un 2e LP (… j'ai tenté une double négation et demi, mais crénom, c'est pô facile). D'où ce Mj​ö​lnir for Nothing, livré même pas un moins après Welcome to Hello.

 

Iä, Iä-haha, Cthul-huhuhu fhtagn, donc, si vous me passez l'expression.

 

Ceux qui auront feuilleté les chroniques des deux livraisons précédentes de ce cover band américain savent que son dada consiste à pratiquer un « Blague Metal » pas franchement trve revisitant des tubes des années 80s à la mode norvégienne, i.e. bien givrés (du fait d'une exposition prolongée aux plus Nawak des blizzards du grand ch'Nord), revenus dans du jus de bouc, et bien entendu corpse-paintés à feu doux.

 

Forcément, quand on mélange ainsi fraises Tagada et steak saignant, Nabilla et Umberto Eco, Samantha Fox et Beherit, le résultat est loin d'être garanti. On l'avait déjà constaté sur les opus précédents, et les mois n'ont pas passé en quantité suffisante pour qu'un début d'expérience ait pu remédier à l'instabilité naturelle d'une telle formule. D'autant que la formule nécromique s'applique cette fois à des « tubes » pas si incontournables que cela de ce côté-ci du globe – dites-moi si je me trompe, hein, après tout on n'a pas forcément passé notre jeunesse dans les mêmes campagnes : « Maneater » (de Daryl Hall / John Oates), « Disco Inferno » (de The Trammps), « Higher Love » (de Steve Winwood), « Separate Ways » (de Journey), « We Didn't Start de Fire » (de Billy Joel), ou encore « I Want a New Drug » (de Huey Lewis & The News)... Vous maîtrisiez la totalité de ces méga-hits intergalactiques, vous ?

 

Moi, pas franchement...

 

Pour autant on ne se plaindra pas trop, car le relooking des hits de Messieurs Winwood (qui comporte un début bien sauvage, façon Immortal sous speed, et un beau solo final) et Joel (joliment décalé, avec quelques passages méchamment punk rappelant une version black de One Step Beyond) offrent parmi les plus belles réussites de ces dix titres. On est par contre plutôt déçu par les coups de bistouri infligés à Dire Straits, sans grand intérêt... D'ailleurs je n'ai pas trop compris la démarche : c'est une mue atmo-folk instrumentale qui nous est proposée, c'est ça ? Désolé mais le résultat est tout mité – du moins si j'en crois ce que je lis sur l'écran de mon cglaumomètre... Plutôt que de prendre une tournure super evil, le « Who Can It Be Now ? » des Men at Work se convertit au Heavy Black qui galope vaillamment, le résultat étant d'autant plus cool que l'intro à l'harmonium est assez bien vue. Du côté de « Billie Jean » (Michael Jackson !), le pari n'est qu'à moitié réussi, car si les sprints et les passages Black venteux s'avèrent sympas, c'est moins vrai du refrain qui fonctionne aussi bien qu'un 95B aux tétons impudemment dressés aposé sur un buste de Mère Thérésa. Même sentiment mi-figue mi-raise-hell sur le medley Cindy Lauper proposé en fin de peloton, celui-ci restant un peu trop sur les tempos des originaux pour remporter la mise.

 

Bref, ceux qui n'avaient pas compris que l'exercice proposé par Necrocomiccon reste relativement limité – et que les blagues les plus courtes sont souvent les meilleures – se voient ainsi mettre clairement les points sur les i par ce Mj​ö​lnir for Nothing moins croustillant que ses deux aînés. On se dit en conséquence que les gugusses ont bien fait de s'en tenir là : en faire plus, ça aurait dépassé la simple gourmandise pour virer à ce genre de boulimie qu'on regrette le lendemain... Restent quelques moments épiques, quelques sourires sincères... Et quelques huhuhu, donc, déposés comme autant d'offrandes sur l'autel de Celui qui dort d'un œil en écoutant R'lyeh & Chansons...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte : comme le chantait Claude François, « C'est la même, for-mule, mais la différence c'eeeest qu'au bout de 3 fois l'enthousiasme n'est plus trop là ». Sur Mj​ö​lnir for Nothing comme sur ses deux prédécesseurs, Necrocomiccon reprend donc des tubes des années 80s à la mode Dark Fun&Râles. Et cela fonctionne plus ou moins bien selon les morceaux – ces derniers étant moins fameux de ce côté-ci de l'Atlantique que ceux proposés précédemment, ce qui n'aide pas.

 

photo de Cglaume
le 05/05/2024

9 COMMENTAIRES

cglaume

cglaume le 05/05/2024 à 11:20:34

Pour info, précisions du groupe:
“Maneater" a été retouché avec "Wretched Human Mirror" de Bloodbath en tête. Pour
"Disco Inferno”, c’est "Inside the Wire" de Bolt Thrower. "Higher Love" : "Carving a Giant" de Gorgoroth. Les couplets de
"Who Can It Be Now" : "Holy Wars" de Megadeth.
"The Pursuit of a New Drug" : "The Pursuit of Vikings" de Amon Amarth. Et pour les couplets de "She Bop" : "Rapture" de Morbid Angel

cglaume

cglaume le 05/05/2024 à 11:21:58

Ça permet de nuancer mes propos assez peu amènes…

papy_cyril

papy_cyril le 05/05/2024 à 12:00:27

la pochette est "magnifique" en tout cas!

papy_cyril

papy_cyril le 05/05/2024 à 12:04:36

ça coûte cher un cglaumomètre ?

cglaume

cglaume le 05/05/2024 à 12:12:05

Environ lapins euros, voire plus 😁

papy_cyril

papy_cyril le 05/05/2024 à 19:40:34

Ah oui... quand même !

Pingouins

Pingouins le 05/05/2024 à 20:23:47

Ah tiens j'avais pas vu passer les tickets de facture du cglaumomètre en faisant les papiers de la rédac.
Content de voir que le matériel s'étoffe petit à petit !
Ça te dérange si je te l'emprunte vite fait ? J'abime pas, promis.

cglaume

cglaume le 05/05/2024 à 20:55:19

Ok mais fais gaffe de bien laisser le cran de sécurité quand tu ne t’en sers pas. Qq’un pourrait se blesser par inadvertance…

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 06/05/2024 à 12:07:36

Les délires de répét devraient rester dans la salle de répét.

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