O'funk'illo - O'funk'illo

Chronique CD album (45:04)

chronique O'funk'illo - O'funk'illo

Autant le répertoire de certains groupes (Slayer, Meshuggah, Black Sab’…) a été visité, revisité, décliné, surexploité par des régiments de formations fortement sous influence, autant certains autres – assez inexplicablement, peut-être parce que plus en marge, plus iconoclastes – ont échappé totalement aux pilleurs. Non c’est vrai: vous en connaissez, vous, des clones assumés de Devin Townsend (hormis The Omega Experiment), Queen (Toehider? Mouais) ou Voivod (non non: Vektor n’est pas une réponse acceptée)? Eh bien pour Infectious Grooves, c’est tout pareil. Et même si on a déjà entendu de la basse slapper sa mère sur d’autres albums dodus du funk, on n’a jamais retrouvé ce type de folie zébulonnesque ailleurs.

 

Enfin c’est ce que je croyais, jusqu’à ce que je découvre les sévillans de O’funk’illo. Ouh maman!

 

Evoluant un temps sous le nom de Motherfunkers, ces espagnols montés sur ressorts ont ensuite opté pour le patronyme actuel – dérivé d’une expression andalouse, « oju killo », ne m’en demandez pas plus – et sorti l’opus présentement chroniqué, ceci tout juste au moment du changement de millénaire. On parle donc bien ici d'une « vieillerie », mais du genre de vieillerie sur laquelle la poussière aura du mal à s’accumuler…  Ça gigote trop là-dessous! Oui parce que comme je vous le disais – et malgré une absence totale de référence explicite au side project le plus célèbre de messieurs Muir et Trujillo – O’funk’illo c’est du 300% Infectious Grooves, dans une version au cuir fortement tanné par le soleil des parlers ibériques. A l’écoute de ce 1er album, on a en effet un peu l’impression d’écouter un Más Borracho survolté, le bestiau étant de plus régulièrement agrémenté de cuivres festifs, de dip-dilip-dip-bib à la Jamiroquaï, de scratching Mordredesque, de clapclap gipsy, de ska, ainsi que de zigouigouis guitaristiques évoquant Rage Against The Machine (Tom Morello est d’ailleurs remercié par Andreas dans le livret).

 

Comme le parallèle avec la Cyco Familly vous l’a suggéré, en effet, côté guitare la pédale de disto’ est exploitée dans ses dernières extrémités les plus funky. La basse est – vous l’imaginez – constamment en train de pulser sous notre nez, et joue un véritable rôle de moteur bondissant propulsant l’équipe hispanique à toute blinde sur l’autoroute du groove. Et derrière le micro, malgré quelques incartades plus "hispanique hip hop-core", on a plus régulièrement l’impression d’entendre Señor Sarsippius que les gangstaz d’Overdose (...qui, de toutes façons, parlent portugais et non pas espagnol!).

 

Côté tracklist, ce disque à l’excellence inversement proportionnel à la qualité de sa pochette ne connait que peu de moments faibles. Je ne vous gaverai pas avec un track-by-track plein de OH! et de AH!, m’enfin sachez que si vous voulez goûter la chose en partant du meilleur, vous avez tout intérêt à jeter une oreille à « En El Campito » – très cuivré, über funky, franchement décontracté du sombrero –, à « A’ Jierro » – hymne enjoué, ensoleillé, enthousiasmant… Enorme! – au très S.T. / I.G. « El Marmol » – qui décolle lors d’un refrain fédérateur (Uh! Uh! Uh!) – ou sur la fiesta introductive « Riñones Al Jerez ».

 

Inutile d’insister: vous devriez avoir compris à quel point O’funk’illo va vous remuer les bretelles. D’ailleurs de ce côté-ci de l’écran, alors même que je tapote tant bien que mal sur mon clavier au son de cette galette, je ne peux m’empêcher de me dandiner comme ces coincés du dancefloor qu’on voit s’agiter sur leur chaise au bord de la piste de danse mais-qui-n’osent-pas-y-aller-parce-que-tu-comprends-on-va-me-regarder. Pour la petite histoire, le groupe avait splitté en 2006, mais heureusement, à l’occasion d’une tournée effectuée pour fêter les 10 ans de l’album dont on cause ici, nos funkaholics ont décidé de remettre le couvert, ce qui a abouti en 2011 à la sortie de leur 4e album, Sesión Golfa. On en reparle sous peu...

 

Get Funky!

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: Infectious Grooves + Vamos a la playa + Mordred + Infectious Grooves + Rage Against The Machine + Jamiroquai + Schweppes citron / Tequila + Infectious Grooves… Nom de nom ‘faut vous le dire comment? Foncez sur ce monstre de fusion groove’n’funk aussi génialement jouissif qu’un Mojito servi sur une plage de la Costa Del Sol par la petite sœur en string de Penélope Cruz!

photo de Cglaume
le 14/09/2014

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