Perennial - In The Midnight Hour
Chronique CD album (21:13)
- Style
Dance'n'Rock'n'Punk'n'Roll - Label(s)
Indépendant - Date de sortie
01 février 2022 - écouter via bandcamp
Si vous m’aviez demandé hier à qui je pourrais associer le "rock des années 60", le "punk" et la "soul", j’aurai répondu…Absolument rien! Mais désormais, je pourrai vous répondre: Perennial! Un trio qui nous vient d’Angleterre, pas la vieille où l’on fait du rock mais la nouvelle où l’on fait du rock aussi mais pas vraiment le même. Un trio qui semble encore assez "underground" si j’en crois le résultat d’une recherche sur Youtube ou sur un moteur de recherche et c’est bien dommage car le mélange incongru qu’il propose mériterait plus d’exposition.
Mais l’est-il vraiment, incongru, ce mélange? Car finalement, les trois styles partagent des racines communes, aussi bien musicales qu’idéologiques et de ces racines, Perennial s’est fait le terreau de rempotage. In The Midnight Hour est le deuxième fruit de cette intéressante culture hybridée. Effectivement, on retrouve plus ou moins les caractéristiques de ces 3 leitmotivs musicaux promis par ces fans de t-shirts rayés. Le côté criard, écorché et underground du punk (le tubesque Melody For A New Cornet): check! Le côté twanggy et débridé et - risquerai-je - novateur du rock des années 60 ("Hour of the wolf"): check! La soul ? Euh...Bah...La soul, pas check du tout. Bon, ok, il y a de l’orgue mais s’il y a des passages assimilables à la soul, ils sont assez discret pour que je ne les ai pas remarqués. En tout cas, je ne vous conseillerai sincèrement pas cet album pour votre prochaine Saint-Valentin sauf si vous êtes plutôt du genre à trinquer avec votre moitié à la 8.6 dans un squat arty (ce qui est bien aussi).
Côté riff, on est dans de l’efficace, du pas compliqué mais du bien utilisé, du bien interprété avec un côté noisy, DIY, YOLO, du à l’arrache comme on dit sans acronyme. Arrache qui est en fait un pur mirage musical car c’est qu’il gère le pépère: aussi bien côté son et côté jeu. Les prises sonnent très live, et le son alterne en un clean très twang, qui fait zwouing et du clean chauffé, pas complètement à blanc mais de quoi réchauffer les oreilles. Au chant, il y a 2 protagonistes tout à fait complémentaires bien qu’évoluant dans le même registre, à savoir: la gueulante pop punk. Les textes apportent la touche minimaliste et arty du groupe vu qu’ils sont très courts et qu’ils ne racontent pas grand chose. Difficile de vous écrire des tartines quand les principales paroles d’un morceau sont "I clean my claws in the blue of the moonlight.", la manucure nocturne, c'est pas mon domaine.
Le batteur fait plutôt bien le boulot. Plutôt que d’être un simple métronome, il opère plutôt comme un relanceur, un guide pour la transe que le groupe à laquelle le groupe nous invite. Un guide un peu léger parfois mais j'y reviendrai.
Le bassiste? Il ne manque jamais et quand il pourrait manquer, il est remplacé par le guitariste et...l'organiste...et ça fonctionne ( Melody For A New Cornet). Pourquoi s’emmerder?
Le mixage est graou miam-miam cripsy cool, super pro, super propre et peu fatiguant malgré le côté difficile à contenir de la musique. On y décèle un p'tit côté garage très satisfaisant et particulièrement adapté.
Quelques erreurs entachent un peu l'ensemble : la très minimaliste "Hey Euridice" qui est aussi inutile qu’inutile (c’est dire), la sensation d’un schéma identique dans la construction des morceaux avec des passages chants/batterie qui alternent avec des relances instrumentales très courtes, la batterie qui ne fait que marquer la pulsation avec le kick sur les passages chants/batterie, il y a aussi cette outro de "Hour Of The wolf" avec cette ligne d’orgue qui vient un peu comme un perruque sur une marmite de soupe, heureusement déjà vidée. Les quelques interludes, outro et intro noisy-minimaliste ne sont pas toujours du meilleur effet, elles n’ajoutent en tout cas pas grand chose comme es 15 dernières secondes de "Lauren Bacall In Blue".
Malgré cela, le résultat fonctionne plutôt bien, même très bien si l'on est moins regardant que moi. Très dansant, un peu arty, un peu minimaliste, totalement punk dans l’esprit, les vieux briscards du style à crêtes et de ses origines pourraient bien s’y retrouver pour peu qu’ils acceptent de ne pas cracher sur la facette très rock/pop du trio. Si je devais me plier à cet horrible exercice qu’est le Name Dropping Referencement (le fameux NDR pour nous les chroniqueurs, qui est mesuré par le patron tous les mois comme indicateur de performance pour notre prime de fin d’année), je répondrais : “Ca ressemble à The Kills en moins dandy, à B-52 en moins daddy et aux deux sous beaucoup mais alors beaucoup de Red-Bull".
Retenez que In The Midnight Hour sonne comme l'expérimentation rock-punk dansante et réussie de 3 musiciens pleins d’une énergie adulescente comme muse de morceaux intenses avec un côté minimaliste-arty parfois moins directement séduisant. A surveiller de près...et à tester en live assurément...
On aime bien : un métissage débridé et énergique...
On aime moins :...parfois un peu trop minimaliste.
4 COMMENTAIRES
Pingouins le 01/08/2023 à 10:04:39
Ça me fait penser qu'on a pas reçu notre NDR temporaire de milieu d'année, d'ailleurs.
el gep le 01/08/2023 à 10:27:02
Rock'n'roll, soul et punk, on peut penser aux Bellrays aussi.
Mais je crois pas que ce soit exactement la même tambouille...
cglaume le 01/08/2023 à 12:30:08
Oh dis ! Il faut que je prenne le temps d’écouter ça !
pidji le 01/08/2023 à 16:29:52
C'est un excellent disque, j'adore !
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