Primordial - How It Ends

Chronique CD album (01:05:58)

chronique Primordial - How It Ends

Voilà maintenant plus de trente ans que Primordial mène avec talent et réussite sa barque, ou plutôt son « Coffin Ship », parmi les eaux tumultueuses du Metal païen, grâce notamment à l’intransigeance de ses musiciens et une personnalité on ne peut plus forte. A quoi est-on en droit d'attendre pour ce dixième album d'un groupe qui n'a eu de cesse de se réinventer et de ne jamais proposer la même musique ? Une fois de plus, rien n'a été réellement planifié, le groupe a une nouvelle fois laissé libre cours à son inspiration sans se soucier des modes et codes du genre. Pour la première fois, après le départ de Micheál O'Floinn, présent depuis 2002, l'enregistrement s'est fait à une guitare.

 

Au fil des années, des albums et des concerts, le groupe aurait pu devenir un Alan and the Blunted Pixies, où Pól MacAmlaigh, Ciáran MacUiliam et Simon O'Laoghaire auraient pu devenir le backing band de leur frontman. Non, les Irlandais sont plus intelligents que cela et pour How It Ends en encore équilibré entre qualités musicales et la lumière et l'attention qu'accrochent le chanteur. D'ailleurs, il semble légèrement mis en avant dans le mix mais cela ne cache en rien le travail des musiciens, qui paraît plus naturel, plus spontané. Le riffing, les arpèges de guitare, les motifs de batterie, les crescendos musicaux et émotionnels sont toujours facilement reconnaissable, mais Primordial n'est pas devenu une sorte d'AC/DC ou de Motörhead du Metal épique et païen. Il y a plus de différences entre Exile Amongst the Ruins et How It Ends qu'entre Rock or Bust et Power Up.

 

Primordial ne sonne comme aucun autre groupe, et cette cuvée 2023, plus que ça ne pouvait être le cas sur les sorties précédentes, laisse entrevoir la filiation directe avec Venom et Bathory, dont l'influence n'a jamais été un secret pour le groupe. Quelques éléments sporadiques viennent rappeler qu'il y a fort longtemps, Primordial jouait du Black Metal, comme le tapis de double pédale et le chant d'ours sur « All Against All ». Tandis que « We Shall Not Serve » ou « Call to Cernunnos » auraient très bien pu figurer sur Spirit the Earth Aflame. Pas de nostalgie bon marché ici, mais plutôt un hommage au glorieux passé des Irlandais. « Victory Has 1000 Fathers, Defeat Is an Orphan », qui clôt l'album, s'ouvre sur un riff megadethien avant de se muer en solide pièce de Heavy Doom.

 

Rien de bien neuf sous le soleil, Primordial ne se réinvente pas, mais ce n'est pas vraiment ce qu'on attend d'eux, How It Ends comprend des titres qui trouveront aisément leur place sur scène, mais je ne peux m'empêcher de penser qu'il s'agit là que d'un album de plus, de très haute qualité certes, mais qui ne devra pas date dans la discographie du groupe. C'est peut-être mon côté « »fan » qui parle, mais pour le symbole, l'album n°10, je m'attendais à quelque chose de plus exceptionnel.

photo de Xuaterc
le 10/10/2023

2 COMMENTAIRES

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 10/10/2023 à 10:21:22

Leur meilleur depuis Redemption pour moi. 

Tookie

Tookie le 10/10/2023 à 11:48:48

De mon côté aussi j'ai retrouvé un petit truc en plus. Ne me demande pas quoi, j'avais lâché. Celui-ci m'a hameçonné : peut-être parce que plus simple et direct d'écoute.

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