Rammstein - Zeit
Chronique CD album
- Style
Metal Indus - Label(s)
Universal Music - Date de sortie
29 avril 2022
écouter "Full Album"
La groupie groupira.
Le détracteur détractera.
Et le Crom cromira.
V’là pour l’intro sans intérêt sur un combo comme Rammstein. Autant présenter Metallica mais là j’ai pas l’envie.
C’est pas un secret de dire que la cohérence globale d’un album des Allemands est toujours à la ramasse, dans sa première moitié, au moins.
Je parle de l’agencement des titres, qui même sur un album de Metallica, se doit de souffler le chaud et le froid.
Alors, je vous emmène dans Zeit à la tracklist un poil, réarrangée par mes soins.
Perso, moi j’aurais ouvert avec un titre easy comme "Zik Zak" supporté par son clip fendard en visuel. Tout le monde pigerait le style des gaziers. Leurs riffs saccadés et leur clavier.
Oui, bon on reconnaît quand même le groupe sur "Armee Der Tristen".
Ou alors il faut avoir manquer une large portion de la musique rock depuis 30 ans.
Après, j’aurais enchaîné avec le titre éponyme du skeud. Somptueuse ballade crépusculaire dont Rammstein a la secret. Une plage tellement immersive et émotionnelle que c’en est rageant de se faire piéger à chaque fois. Bon, on est d’accord que du coup, le titre est placé où il faut. Vous commencez à être pénible, aussi.
J’aurais pas coller "Schwartz" juste derrière, par contre. C’est sûr. Car deux titres de suite sur la même ambiance globale nuisent à l’un ou à l’autre. Et entraînera forcément une comparaison facile alors que les deux possèdent leur propre charme.
Si les Allemands m’avaient demandé, j’aurais brisé ce côté linéaire, avec "Ok" et son intro tout en chœurs repris par un clavier bien mis en avant ainsi que des riffs typiques du quintette. Un morceau potache et s’amusant de petits leads à la guitare. Mais sans se vautrer dans le clownesque de certains titres du précédent comme les abominables "Sex" (d’un degré de nullité jamais atteint par le combo), "Tattoo" ou encore "Ausländer".
Zeit n’étale pas autant de scories.
Heureusement.
Le morceau d’ouverture très électro aurait suivi. J’en ai déjà causé. "Giftig" se posera où il voudra avec ses lignes de clavier orientalisantes. Rammstein compose encore des morceaux sans faille sur ses schémas martiaux tellement rabâchés.
"Meine Tränen" pourra passer pour la ballade de trop alors. Pourtant par une magie gothique venue du fond des âges, dont Tacite a parlé dans sa Germania, le morceau fonctionne et touche une certaine beauté, subjective, du doigt.
"Angst" parlera aux anciens. La nostalgie fait parfois du bien.
"Lügen" sera la kross erreur. Et quelle bourde nous pondent les Allemands ! La grosse gamelle bouffie de fatuité avec la voix trafiquée à la mode dans les émissions de clips pourris. Peut-être que le titre est sarcastique. Perso, je le trouve juste très chiant.
La longue boutade constituée par cette chronique (Quelle légitimité ai-je pour donner des leçons à des demi-dieux vivants ?) n’a qu’un seul but.
Affirmer que ce Rammstein a un bon goût en bouche sans laisser, toutefois, sur le palais, un souvenir gustatif impérissable.
3 COMMENTAIRES
Xuaterc le 16/08/2022 à 09:27:06
Rammstein fait du Rammstein, mais le fait plutôt bien cette fois
Dams le 17/08/2022 à 18:17:50
Chronique juste, bien vu.
Ce Rammstein est bon, on est d'accord.
Crom-Cruach le 25/11/2022 à 19:21:08
Merci !
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