Sepultura - Live in Sao Paulo

Chronique CD album (CD1: 41:54 / CD2: 36)

chronique Sepultura - Live in Sao Paulo

Sepultura, groupe brésilien ayant débuté dans un thrash primitif des années 80 (comme continue de le faire Venom), puis ayant imité Slayer (du schizo à l´arise) pour trouver la gloire aux milieux des années 90 avec le "Chaos A.D" mais surtout avec le monstrueux "Roots" (qui fit et continue de faire les bons jours de Roadrunner, maison de disque qui les a lâché à la fin des années 90 après un "Against", qui est pourtant dans la lignée du "roots" mais sans Max), pour finalement se détacher de ses racines thrash au profit d´une musique plus hardcore, qui les fera intégrer la maison de disque SPV.

 

Dire que j´ ai attendu ce disque est un euphémisme (ça fait un ans et demi que je l´attends: depuis qu´ ils ont annoncé l´enregistrement d´un live). Donc le quatorze je me précipite dans la boîte aux lettre pour découvrir l´offrande. Enfin, une offense plutôt qu'une offrande: aux premiers abords on a l´impression que ce n´ est ni plus ni moins qu´un pirate. En effet pour guise de livret où le fan de base s´attends à voir plein de photos de son groupe favori en sueur, nous avons le droit qu´à un pauvre livret de quatre pages. La pochette, une malle de transport sur laquelle est dessinée le "S" dans son étoile (façon "Nation"), plus une double page réunissant les photos du concert couvertes malheureusement par des pass all access du groupe (remarquons qu´au passage aucun n´est antérieur à l´album "choke"). La page arrière reprend le principe de la pochette avec le nom des différent collaborateur et quelque stickers du groupe.

 

Le problème c´ est que l´effet bootleg se fait aussi ressentir à l´écoute de l´album: le son est agressif et brut de décoffrage, ici pas d´overdub (ou alors mal exécuté, puisque quelques larsens parcourent ce disque). Quand au mixage (s´il a eu lieu car je n´ ai pas vu qui l´a effectué ni où), on est loin du mixage de Colin Richardson; ici les guitares sont sous-exposées, comme le public d´ailleurs (acquis à la cause de Sep); la basse s´entends, chose assez rare dans un live, Predator est lui aussi bien audible, quand à la batterie du sieur Cavalera je la trouve sur-exposée comme dans pas mal de bootleg (mais chez Sepultura cela ne me dérange pas car je la trouve terrible).

 

Côté play-list les grands classiques sont présents: "Beneath the remains" enquillé dans la foulée d´"Innerself"; "Refuse/resist", "territory", "Arise" (sans son cultissime "Under a pale grey sky we shall ARISE" ) / "Dead ambrionic cells", "Roots" (forcément). L´album "Chaos A.D" est le plus représenté (avec cinq morceaux sur vingt): ça tombe bien, c´est sur un répertoire mid-tempo que Predator s'en sort le mieux, car sur tous les vieux morceaux bien rapides Derrick Green à tendance à bouffer la fin des mots, ce qui donne des gargouillis guère esthétiques. Sur "necromancer", il est aidé par Alex Camaro (chanteur de Krisiun) et Jairo Gueds (actuel bassiste d´ Eminence et premier guitariste de Sep); au passage ce morceau est une petite merveille. Le gros Gordo (chanteur des tout aussi mythiques Ratos de Porao) viens pousser la gueulante sur "reza" rendu explosif et "biotech", où le solo de basse est rendu reptilien pour cette occasion. Le "Roots" n´a le droit qu´à "Roots" et à "Attitude", qui déjà sur le cd n´ est pas des plus léger mais la il est encore alourdi. Sepultura s´ autorise la reprise de U2, Bullet the blue sky (aussi fade que dans l´EP) contrairement à "Black steel in the hour of chaos", où le chant rappé est du à un DJ Zé Gonzales et un autre rappeur BNegao, qui est excellent et convient forcément à ce morceau de Cypress Hill. Le concert se termine tranquillement sur un "Come back alive" des meilleurs effets, le meilleur morceau du live, puissant, lourd, nickel!(serait-ce le nouvel hymne de Sepultura?), suivi d´un "Roots" montrant que Monsieur Green a gagné ses lettres de noblesse au sein de Sepultura.

 

Sur ce cd, fini les reprises de l´ère Max, il manque donc Orgamastron, sympton of the universe. Fini aussi "Policia", "drug me" et toutes les autres vieilleries passées à la trappe pour signifier qu´une page est tournée.

 

Finalement, ce cd contentera sûrement plus les fans de base persistants qui n´ ont pas fuis en même temps que Max, et qui ne cherchent pas à entendre Sepultura dans des conditions d´ écoute de premier choix.

photo de Sepulturastaman
le 21/11/2005

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