Sepultura - Nation
Chronique CD album (52:26)
- Label(s)
Roadrunner - Date de sortie
20 mars 2001 - Lieu d'enregistrement AR studio par Steve Evetts & Sepultura
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Hou là, je m'attaque à un gros morceau.
Sans peur de passer pour un hérétique, un sourd, une tête de con vu mon speech, ou tout autre aimabilité réactionnaire laissée par quelconques personnes de passage aveuglées par leur passion. Sepultura a cette fois demandé à Steve Evetts de venir les rejoindre au Brésil pour l'enregistrement de Nation, l'artwork très propagande made-in coco est quand à lui signé Shepard Fairey.
C'est donc le deuxième album avec Derrick Green au micro, et je dois avouer que cela lui va bien. On sent une réelle implication du géant dans la musique du combo, pour notre plus grand bonheur. En effet, s'il avait juste une place de chanteur de session dans Against, Derrick Green participe cette fois entièrement à l'écriture de l'album en signant seul les textes de deux morceaux : "Tribe To A Nation" et "Reject", et en inscrivant son nom dans la composition des musiques et paroles de plusieurs pistes.
Cependant l'album reste majoritairement composé par le duo Igor Cavalera/Andréas Kisser. Quelques invités sont conviés, notamment Jello Biaffra qui a écrit et chante sur "Politricks". Bon allez je me jette à l'eau : cette album n'est pas "plutôt" bon, mais il l'est tout court ; voilà c'est dit !
Vous pouvez rigoler, vous foutre de ma gueule, preparer des commentaires acerbes dotés d'arguments imparables pour démontrer ma méconnaissance du sujet et me réenvoyer me cacher pour écouter de la musique de merde. Attention !!! Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas encore dis (la bagarre Max versus Predator, vous pouvez vous la rouler en cône et vous assoir dessus). Je prend chaque album de Sepultura comme il vient, avec ses qualités et ses défauts en faisant abstraction du passé ; et c'est ce modèle de pensée qu'il faut pour aborder ce disque.
Si vous vous attendez (et voulez, surtout!) à réentendre un "Root-Against" intégrant rééllement Derrick Green, je vous conseille de passer votre chemin. Car ici, point d'ethno-thrash sur fond de gueulante amputée (ou pas) d'une guitare, mais un cross-over entre metal et punk/hardcore (il me semble que Predator a un passif dans le milieu HxC mais je ne l'affirme pas, si quelqu'un peut affirmer ou infirmer en commentaire je le remercie par avance).
C'est donc par "Sepulnation" (pour bien marquer la fin de la "Sepultribe") que débute l'album, toutes percus dehors, dans un style brésilien-samba/hardcore auquel vient se greffer la basse et la voix de Derrick ; la guitare apparait enfin tout simplement dans un riff metal/hard-core mid-tempo. La voix de Predator est parfaitement intégrée, son timbre naturel s'exprime sur une large palette, certes moins puissante que l'ancien chanteur ; mais comme elle est trés bien exploitée tout au long de l'album, on se rend compte que la Sepulnation peut ouvrir son jeu à divers horizons, autre que le chant systématiquement bourrin.
Et il ne s'en prive pas, puisque Predator sussure, gueule, arangue ses textes (avec des fois un phrasé déroutant), et chante avec professionnalisme et une grande maitrise, doublé d'un grand plaisir. La majorité du Nation se fait à train de sénateur sans précipitation ; quelques accélerations bien placées entre deux parties hardcore pimentent l'écoute.
La batterie est la mieux servie coté son (qui n'est pas extraordinaire) ; elle est présente sans entraver les autres musiciens. Igor a pratiquement délaissé son jeu thrash pour tataner de façon beaucoup plus hardcore et moins tribal qu'à l'accoutumée. Les cordes oscilent entre le metal et le hardcore, mélant parfaitement les deux ; le tout soupoudré d'un léger côté punk, hormis pendant les morceaux méchamment attaqués à la sauce punk.
Seul hic de l'album pour ceux qui ont la version digipack : "Roots Bloody Roots" en live, où l'on se rend vraiment compte qu'il manque au groupe un guitariste rythmique pour boursoufler le son. Et puis bon, à la sortie de l'album, ça faisait vraiment bizarre d'entendre Derrick Green chanter ce qui est sans doute l'un des morceaux les plus emblématiques de Sepultura.
1 COMMENTAIRE
Tookie le 23/02/2011 à 09:39:28
Mais carrément du début à la fin.
T'es dedans, t'as raison. Cet album est bon, vraiment bon.
Et pour répondre à ta question qui a bientot 2 ans, Predator a bien un passé HxC.
Sepultura a eu une vie après Max et elle a pris forme avec cet album.
(Et suis surpris que personne n'ait réagi à cette chronique plus tôt)
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