Sex Prisoner - Tannhäuser Gate
Chronique Vinyle 12"

- Style
HxC Powerviolence - Label(s)
Deep Six Records/RSR - Sortie
2016 - écouter via bandcamp
J'ai vu tant de choses que vous, humains, ne pourriez pas croire. De grands navires en feu surgissant de l'épaule d'Orion. J'ai vu des rayons fabuleux, des rayons C, briller dans l'ombre de la porte de Tannhäuser. Tous ces moments se perdront dans l'oubli, comme les larmes dans la pluie... Il est temps de mourir.
Il n'est jamais trop tard.
Jamais trop tard pour changer de chaussettes.
Jamais trop tard pour décapsuler une dernière roteuse.
Jamais trop tard pour arrêtez de voter.
Et jamais trop tard pour découvrir les Ricains de Sex Prisoner.
Pour me la jouer et expliquer la citation qui ouvre cette chro, il faut se référer au speech de Roy Batty, sous la pluie. Nous n'en retiendrons que la dernière phrase en ce qui concerne Sex Prisoner.
Car écouter Tannhäuser Gate, c'est assisté de la fin du monde du fond d'une cellule glauque. Être à la fois impuissant, terrifié et réjoui de voir nos vieilles civilisations disparaître. Se taper la cuisse, se taper un fix en se faisant violer par Mr T.
L'image est peu poétique mais le son de Sex Prisoner est badass.
J'ai jamais employé cette expression de gros méchants de films, je crois, mais elle est tellement d'à propos ici.
Déjà la prod, c'est du cousu main : comprendre rapeuse, montrant une basse particulièrement terrifiante et un halluciné de batteur.
Variant les rythmes, crédible dans la lourdeur comme dans la folie arythmique, Gilbert est imprévisible, dangereux, avec sa caisse claire cinglante comme le fouet d'un balrog. Ses multiples variations pourraient avoir l'air prétentieuses mais elles servent seulement le propos final du groupe : celui d'agresser en créant le malaise.
Cette tension constante est confortée par un chant double, hurlé, précipité, faisant s’entrechoquer les mots comme votre pauvre crane sur le sol de la douche si vous ramassez le savon entre les murs de Pelican Bay. Z'êtes juste une statistique de plus au tableau de chasse des tauliers du groupe.
La guitare use d'une multitude d'astuces vrillant l'oreille, de dissonances, de larsens mais surtout de riffs d'exécuteur des basses œuvres. L'argotique riffer n'est pas d'à propos ici, préférons lui celui de vieux français rifler : arracher, tuer, frapper, fouetter, érafler, piller, ravager, travailler au grand rabot.
Bébeks que vous êtes, oubliez tous vos groupes de quenelles à la (Lyo)Nails, et rapprochez-vous de la niche voisine, celle de Early Graves sur Goner, pour comprendre.
2 COMMENTAIRES
cglaume le 16/02/2017 à 12:02:21
"... en se faisant violer par Mr T."
Grand fou va !
Ca doit être sympa, rythmé par le bruit de sa breloque (celle qui lui pend autour du cou, par plus bas) qui te heurte le bas de la colonne :)
Crom-Cruach le 16/02/2017 à 14:01:08
Je fais référence à Blade Runner et tu retiens l'Agence Tous Risques.... Pffff !!
AJOUTER UN COMMENTAIRE