Skythala - Boreal Despair
Chronique CD album (56:46)
- Style
Black Metal expérimental - Label(s)
I, Voidhanger Records - Date de sortie
18 novembre 2022 - Lieu d'enregistrement Mixé and masterisé par Simon Da Silva au Empty Hall Studio
- écouter via bandcamp
« T’as pas une règle qui redirige tous les e-mails de I, Voidhanger Records vers la boîte aux lettres de Xuxu ? :D ». Ce sont par ces mots emplis de sagesse et d'humour que l'un de mes brillants co-scriboullards à longues oreilles (pantome 108) décrivait ma relation avec le label italien. Il est vrai que très souvent ses sorties entrent dans mon champ de compétence (la liste est longue). Aujourd'hui, c'est le premier album de SkyThala, un trio étasunien, dont la tête pensante, Ryan Clackner, arpente les terres expérimentales et extrêmes depuis quelques années déjà, notamment au travers Moonlight Cypress Archetypes, structure active du côté du Tennessee.
Tout restant dans les normes et les maîtres-étalon du Black Metal (on y retrouve tous les éléments clés du genre), Boreal Despair est un album particulièrement bizarre. SkyThala y a élevé la dissonance en terme de riffing au rang de standard. S’ajoute l'usage immodéré du basson et du trombone (la partie centrale de « Variegated Stances of Self Mockery ») qui, loin de rendre l'écoute plus accessible, avec leurs tonalités graves, renforcent l'aspect décadent des six longs (le plus court dépasse les 8:40). Les arrangements classiques et néo-classiques sont inspirés par certains compositeurs russes, Igor Stravinsky en tête. Ces derniers ne sont pas réputés pour la simplicité et la joie de vivre de leur œuvre. La Russie n'est pas seulement une inspiration au travers sa musique, les paroles quant à elles traitent de l'histoire russe et du tsarisme.
La démarche des américains peut être rapprochée de celle de leur compatriotes new-yorkais parfaitement sains d'esprit Imperial Triumphant. La batterie, quasi en permanence rapide, voire très rapide, ne facilite pas l'assimilation de la musique de SkyThala, et fait perdre, à mon sens, une partie de la dynamique de l'ensemble. Pour qui arrive à démêler l'écheveau de Boreal Despair, le groupe propose un album de Black des plus solide, riche, dense, qui demande une oreille exercée pour en révéler les richesses et les subtilités.
3 COMMENTAIRES
cglaume le 01/02/2023 à 12:42:23
Putain j’ai dû googliser « pantome 108 »…
Xuaterc le 01/02/2023 à 14:51:00
aucun rapport avec un spectacle où l'artiste s'exprime uniquement par des gestes, des mimiques et des attitudes.
Et donc, tu as obtenu des résultats plus intéressants que pour blue waffle?
cglaume le 01/02/2023 à 15:30:05
Rien qui puisse choquer les collègues en tous cas 😁
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