Slovenly World - Between clouds and earth
Chronique CD album (43:00)
- Style
Djent metal moderne - Label(s)
Autoproduction - Sortie
2015 - écouter via bandcamp
Un groupe qui s'appelle Slovenly world ne peut que parler à l'électeur écolo que je suis. (Ouais ouais, j'vous emmerde).
Sachez, pour les brelles en anglais, qu'il se traduit par "monde négligé".
Néanmoins, si chier dans la sciure ne me fait pas peur, celle d'écouter un groupe de métal qui appelle son album "Between clouds and earth" ("Entre les nuages et la terre") me fout carrément les boules.
Ce titre est à placer entre la portée poétique d'un Indochine et l'évidence d'un "le feu ça brûle, l'eau ça mouille". Ajoutez à cela la puissante pochette qui me rappelle le dessus d'un mille-feuille (ou lorsque Quicky mélange le lait au Nesquick) : le premier abord n'est pas ce qu'il a de plus emballant.
Le premier contact musical non plus.
Les premières secondes sont un désespoir pour les profs d'anglais du 2nd degré et une franche réussite pour les orthophonistes. Comprenez par là un accent déplorable mais une prononciation hyper appliquée par le chanteur.
Sauf qu'en ma qualité de chroniqueur "un peu trou du'c' frustré-tout-ce-que-tu-veux", malgré tout le négatif de ce premier paragraphe, j'ai l'honneur de coller un 7.5/10 : synonyme mathématique-sans-valeur de "il est bien cet album".
Ecrire du bien sur la musique c'est comme dire du bien dans la vie : c'est bien plus compliqué que de cracher sur son prochain.
Slovenly world a tout fait pour rendre la tâche du lecteur assez agréable et facile. La singularité de son "son" va très vite créer un clivage entre ceux qui adoreront...et les autres.
Là où ça devient amusant pour le chroniqueur, c'est lorsqu'il faut se depêtrer avec les étiquettes.
Slovenly world mélange les genres à la perfection. Entre influences lointaines de metalcore, et proches de djent, on retrouve une agressivité proche de Meshuggah et Textures (sans atteindre le talent du chanteur batave).
Le mélange des genres est aussi une histoire de metal moderne avec ce son limite space metal (à l'instar de ce que Scarve avait pu faire dans un genre plus bourrin) ou dans le style de ce que Lyzanxia (sans le chant) a déjà lâché il y a quelques années.
Sur le papier cela peut donc sembler être un sacré bordel, mais le groupe semble avoir les idées claires et sort un album de 43 minutes qui s'achève presque inévitablement sur le titre love/larmoyant/feelings.
Un objet d'art bourrin bien dans l'air du temps, mais aussi "bien" tout court.
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