Soft Play - Heavy Jelly

Chronique CD album (29:17)

chronique Soft Play - Heavy Jelly

Royal blood, Sleaford mods, Idles : en dehors de leur appartenance à la Perfide Albion, ces groupes n'ont musicalement pas grand chose à voir. Ils s'inscrivent pourtant dans une dynamique de renouveau du "rock" / "punk" urbain et populaire britannique.

Un trio "locomotive" auquel vient se greffer Soft play avec son premier album Heavy jelly. Enfin...premier sous ce patronyme, mais quatrième du duo Isaac Holman and Laurie Vincent.

 

***Un petit point histo s'impose*** (et incite sérieusement à écouter les sorties précédentes des deux compères) :

 

Longtemps le duo s'est appelé Slaves (il avait notamment sorti un EP qui tourne fréquemment chez le rédacteur de ce petit article) et marquait les esprits grâce à ses prestations pleines de patate).

 

Slaves. Un patronyme qualifié de "provocateur" par des journalistes. Les deux musiciens n'avaient pourtant absolument pas choisi ce terme pour faire parler d'eux et ne faisaient aucunement référence à l'"esclavage" sauf à celui plus métaphorique (et un peu ronflant) de notre société occidentale. Un nom polémique qui les a pas mal travaillé.

Les deux hommes faisant face à des épreuves très pénibles dans leur vie personnelle, Slaves s'est mis entre parenthèses durant quelques années.

Mais, comme dirait Ian Malcolm, "La vie trouve toujours son chemin". Pour des musiciens copains comme cochons, cela ne pouvait passer que par la résurrection du duo.

Afin d'éviter d'heurter certaines susceptibilités et surtout passer à autre chose, le groupe a décidé de se renommer. Une démarche pas très "punk" pour certains, respectueuse pour d’autres, chacun se fera son opinion : le jugement est vain, c’est un choix qui appartient aux deux bonshommes.

Ce changement de nom est donc l'occasion d'ouvrir une nouvelle page sur le chapitre de la vie des deux amis (et de se moquer de certaines réactions sur "Punk's dead").*

 

Heavy jelly est ce nouveau chapitre. Il dure trente minutes, c'est un régal de "punk hybride" (oui, les étiquettes n'ont plus aucun sens). Un régal qui n'a cependant rien d'inédit, car, logiquement, il s'inscrit dans la continuité des sorties du duo sous le nom de Slaves.

 

Le résultat n'en demeure pas moins bandant dans la mesure où les deux zigs ont gardé cette capacité à faire rentrer leurs titres dans le crâne de l'auditeur à grand coup de saturation et de mélodies simples et efficaces.
Rien qui mérite pas d'être décortiqué : le contenu est brut, direct, sans chichis...et fonctionne à chaque fois.

 

Derrière ces facilités de façade se trouve aussi ce second degré très british, quelque part entre la moquerie fine et l'outrage vulgaire. Ainsi "Punk's dead" et "Mirror muscles" se moquent de notre époque et d'une partie de ses contemporains.

Drôle, rageur (les couplets de "Act violently" font le même effet confus que Serj Tankian sur "Chop Suey !"), Heavy jelly est aussi salement émouvant avec "Everything or nothing". Ce titre revient sur la disparition de la femme du chanteur de la plus touchante des manières. Le ton, mélancolique, en complet décalage avec le reste de l'album, rend finalement encore plus ridicules et futiles les sujets abordés sur les titres précédents.

 

Cette demi-heure d'un punk très accessible (voire...mainstream ?) raconte beaucoup de choses en peu de temps, avec des mots simples et une musique qui l'est tout autant. Aller à l'essentiel et le promouvoir : l'amour, les copains, la musique et rigoler. Y'a que ça de vrai et, s'il fallait vraiment encore le prouver, Soft play vient à nouveau de le démontrer.

photo de Tookie
le 17/09/2024

1 COMMENTAIRE

pidji

pidji le 17/09/2024 à 18:03:50

Bah ouais on passe un très bon moment !
Mention spéciale au titre "punk's dead" !

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