The Old Dead Tree - Second Thoughts

Mais ils ne s'étaient pas séparés eux ?

En 2019, The Old dead tree sortait un EP composé d'"unreleased" qui s'appelle The end (again) après une douzaine d'années de silence. Ça sentait plus la mort que dans un EHPAD.

Une tournée avec Lacuna Coil annulée l'année suivante -COVID RULES-, des concerts pour se dire "au revoir" par la suite : la messe était dite.

Mais voilà, certaines choses ne veulent pas mourir.

The old dead tree est donc un peu le Michel Sardou du metal avec ses concerts d'adieux...temporaires.

N'empêche, pour les fans, voir le groupe poper à nouveau dans nos vies avec un LP sorti chez Season of Mist fait partie de ces petits bonheurs de la vie.

L'attente fut longue mais le groupe ne s'est pas foutu de notre gueule avec un album long de 55 minutes.

Cette fois, pas question de sortir de vieux morceaux : tout a été composé à partir de 2023.

Du neuf certes... mais fait comme sur les vieux.

The old dead tree n'a pas pris une ride et continue sur la lancée de The water fields...leur dernier album qui date de...2007.

Rapprochés de Katatonia, My dying bride et compagnie, les parisiens ont continué à développer leur rapport (unique) entre pop et prog' de leurs compositions.

C'est dans sa capacité à créer des mélodies et des refrains faciles à reprendre (mais pas faciles à écrire) que le groupe excelle ("Story of my life"). Leur cul coincé mais l'équilibre maîtrisé entre deux styles d'écriture, leur permet de créer des compos hyper efficaces ("Solastagia" et "The worst is yet to come") et surtout de rattraper de (très légers) creux dans l'album.

D'abord enthousiasmante, la durée s'avère presque être un ennemi tant Second thoughts ressemble à des montagnes russes. Les morceaux ne sont jamais ratés ou mauvais, mais certains souffrent de la comparaison avec d'autres : plusieurs pistes brillent par leur charge émotive (la grande force du groupe portée par la voix), d'autres par leur efficacité (le riffing n'est jamais décevant)...alternant avec de bons titres auxquels manquent une certaine saveur en dépit d'une solide construction et d'arrangements bien intégrés.

Il n'empêche que The old dead tree n'a pas vieilli et a conservé tout ce qui a toujours fait son charme. Il demeure ce groupe capable de souffler le feu avant de glacer l'atmosphère avec un chant clair et mélodique, accompagné d'une légère reverb' de cathédrale : de quoi créer une ambiance solennelle et "filer les poils" ("Without a second thought").

The old dead tree ne retrouvera jamais (et heureusement !) la funeste inspiration qui l'a accompagné pour son chef-d'oeuvre The nameless disease (qui, 20 ans après, conserve toute sa richesse et son inégalable puissance émotionnelle).

Cela ne l'empêche pas de sortir un album à son image : personnel, singulier, sérieux (à l'approche presque scolaire), touchant, qui n'élargira sans doute pas la fan base mais ravira celle qui a toujours eu le bon goût de les suivre.

Tookie

le 27/12/2024