They Came From Visions - The Twilight Robes

Chronique CD album (44:08)

chronique They Came From Visions - The Twilight Robes

Epiphanic Truth, vous vous rappelez ? Ce collectif d’artistes basé en Angleterre dont on ne savait à peu après rien, était l’une des surprises de l’année 2021. Mon AOTY et proche de l’être pour l’ensemble de la Team Coreandco. On faisait face il est vrai à une performance peu commune, qui s’appuyait sur une base tout à la fois Death metal, Black metal, Doom et Psyche, tout en intégrant des éléments Jazz et Ambient/Noise ! Une hybridation musicale tout bonnement impressionnante… Frustrant d’ailleurs qu’il n’y ait rien eu depuis lors !

 

Ce projet attirait, autant qu’il intriguait du fait de l’anonymat des musiciens qui le mettaient en branle. Et bien, même si – j’y reviendrai sur ce point – la musique proposée est moins buissonnante, j’ai éprouvé un sentiment similaire cette année avec une entité étrange, tout droit originaire d’Ukraine et de sa capitale matraquée par la guerre, Kiev.

 

Son nom : They Came From Visions.

 

Sa composition : Voice of Gloom aux guitares, à la batterie et au mix, Voice of The Deep à la basse et au mastering et, enfin, Voice of Misery au chant. Certaines d’entre eux étaient apparemment les membres de NO, groupe de Post Black actuellement en dormance.

 

Son label : l’Allemand Eisenwald, doté d’un roster très en vue en ce moment (Agalloch, Uada, Fluisteraars, Afsky, Alda, Cantique Lépreux, Panzefaust, Iskandr, Ungfell…)

 

Son album : The Twilight Robes, seconde proposition d’ampleur, succédant à Cloak Of Darkness, Dagger Of Night, premier jet sorti en 2020 de manière indépendante et à la production très perfectible.

 

Son concept : sacralisation de la nature et de ses cycles immuables, traditions et croyances populaires, sociabilités villageoises… Quelques citations, aussi énigmatiques que le projet en lui-même, sont semées à l’occasion sur la toile. Ici et là :

« Le solstice est là et le soleil victorieux au sommet de sa puissance.

Pour l'instant vaincue, la Nuit est pourtant impatiente de reprendre son bien,

car le triomphe du jour est aussi le début de son long déclin. »

 

C'est qui ?!?

 

They Came From Visions souhaite vraiment mettre en avant ce côté folklorique, dont témoignent aussi bien leurs costumes, leurs masques que l’artwork et les paroles de leur album. Cela n’entame pas forcément le regard très positif que je porte sur cette offrande, mais le Folk – contrairement à ce qui est suggéré – n’est présent qu’à faible dose dans la musique en tant que telle, une fois surtout que la courte intro ambiancée "Lughnasadh" est passée. Une lichette. La teinte Folk sue-t-elle tout au plus à travers les quelques lamentations incantatoires et autres passages en chant clair ("Equinox Ablaze" 2e minute, "The Sign of Damnation" 4e mn, "Twilight Robes" 4e mn …).

 

Non… The Twilight Robes vaut surtout le détour pour sa force mélodique, pour le côté fielleux et désespéré de son chant, ainsi que pour le riffing chatoyant et glaçant de son Black Metal atmosphérique / Post Black, que résume l’outro éponyme et qui sont si caractéristiques de tout un pan de la musique extrême ukrainienne. Ce pan se retrouve aujourd’hui dans des projets éprouvés (White Ward, Severoth, …) comme dans des formations moins (re)connues (Svrm, Khors, Altar in Darkness, Barkasth, …). Bien entendu l’influence de Drudkh est immanquable ici, avec un morceau tel que "Burning Eyes, Blackened Claws" notamment. Semblable à maintes formations sises à l’Est de l’Europe (Grima, Raven Throne…), They Came From Visions déploie ses talents pour refroidir l’ambiance avec "The Blissful Defeat" (la dernière minute vaut à elle seule le détour) et son mid-tempo polaire, alimenté par les complaintes et la rage maléfique de Voice of Misery. À deux reprises, durant plus de sept minutes à chaque fois, "Petrified Immortality" et "The Sign of Damnation" achèvent d’extraire le peu de chaleur qui circulait encore dans notre corps…

 

Lorsque s’achèvent les ultimes instants du 2e album de They Came From Visions (tiens, tiens, inattendues les dernières sonorités Heavy), ces Ukrainiens à l’identité pour l’heure inconnue sont parvenus à exercer sur moi un certain pouvoir d’attraction. D’autant plus agréable que cela a été totalement inattendu.

 

#TOP2024 sans nul doute

photo de Seisachtheion
le 24/09/2024

2 COMMENTAIRES

Pingouins

Pingouins le 24/09/2024 à 15:23:04

Lol les deux premiers mots de la chronique.
Et ben obligé d'écouter du coup !

AdicTo

AdicTo le 25/09/2024 à 10:21:17

Chronique et références alléchantes. Le chant est excellent, je vais creuser ça. Merci pour la découverte.

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