Thy Catafalque - Alföld

Chronique CD album (43:32)

chronique Thy Catafalque - Alföld

Depuis la sortie Vadak en 2021, il s'est passé beaucoup de choses dans la vie de Thy Catafalque. Le projet de Tamás Kátai a connu ses débuts scéniques après avoir été pendant plus de vingt ans cantonné au monde des studios. Il a donc connu sa première incarnation live à l'occasion du Fekete Zaj Fesztivál de 2021 en Hongrie. Pour l'occasion, l'homme orchestre se contente de tenir la basse et s'entoure d'un grand nombre de musiciens (si vous êtes curieux, la liste est visible ici). Cette première prestation a donné naissance à Mezolit (Live at Fekete Zaj) et depuis il a donné six autres concerts. Même si, selon les dires de Tamás Kátai, il a été enregistré il y a un an et demi, il est assez évident que ces événements ont eu une influence, plus ou moins importante, sur son écriture.

 

À l'époque de la sortie de Naiv en 2020, j'écrivais « Dans la surprise, le groupe parvient à nous étonner: alors que l'on sait qu'il va nous surprendre, il parvient tout de même à être là où on ne l'attend pas. » Une fois de plus, Thy Catafalque réussit à créer une nouvelle fois la surprise avec son disque le plus direct. Fini les patchworks musicaux qui faisaient l'originalité, la personnalité et la force du groupe, ici, pas un titre ne dépasse les dix minutes, pour une durée totale de 43:30. Et pour la première fois, une photo est utilisée comme pochette.

 

Ce sont les grosses voix Death qui prédominent sur ces morceaux plutôt courts, rappelant immanquablement Gire, le groupe de Death avant-gardiste, qui n'a publié qu'un album en 2007 et au sein duquel Tamás Kátai s'occupait des claviers. En revanche, les interventions de Martina Veronika Horváth, qui accompagne le musicien depuis des années, de trouvent réduites à la portion congrue, puisqu'on ne peut l'entendre que sur « Alföld ». Même s'il est désormais porteur d'une musique plus directe, sa patte est encore immédiatement reconnaissable et de la première à la dernière minute d'auditeur sait qu'il est présence d'un album de Thy Catafalque, après un départ très DM. Jazz, Électro, Black, Doom, considérations cinématographiques continuent de se côtoyer, au gré de l'inspiration et des envies du hongrois.

 

Une fois de plus, le projet tient ses promesses en surprenant encore l'auditeur, tout en estant fdèle à lui-même. Tamás Kátai ne cessera jamais de m'étonner dans sa capacité à se réinventer, avec talent à chaque sortie, tout en en gardant sous le coude pour les aventures comme celle de Neolunar ou la musique de chambre qu'il compose en solo.

photo de Xuaterc
le 12/09/2023

3 COMMENTAIRES

Thedukilla

Thedukilla le 12/09/2023 à 08:44:50

J’ai toujours été très triste de ne pas réussir à apprécier Thy Catafalque, malgré de nombreuses tentatives, et un amour inconsidéré pour les premiers Solefald, Arcturus, Manes, et alii.

Mais cet album, sa spontanéité, son immédiateté, ça a touché un truc.

Une très belle porte d’entrée dans l’univers du gars, pour ceux qu’étaient restés sur le perron jusque là.

Xuaterc

Xuaterc le 15/09/2023 à 06:40:31

"Une très belle porte d’entrée dans l’univers du gars, pour ceux qu’étaient restés sur le perron jusque là." Oui c'est vrai, mon côté fan-boy m'a fait passer à travers ce point je pense

Black Comedon

Black Comedon le 04/10/2023 à 18:17:37

C'est merveilleux, quel plaisir de découvrir des groupes comme celui ci après tant d'année à écouter du Metal. Je connaissais vaguement le nom mais sans savoir de quoi il en retournait.  Ca m’emmène, ça me surprend, ça me fait frisonner et ça me fait me poser plein de questions en tant que que musicien, tu peux faire des truc ultra chiandé sans savoir joueur comme les mecs de BTBAM. Entre ça et Dødheimsgard mon année 2023 est réussie! Merci pour tes chroniques !

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