Toehider - Metaltarsus
Chronique Maxi-cd / EP (25:15)
- Style
Heavy Metôôôl - Label(s)
The Bird's Robe Collective - Sortie
2009 - écouter via bandcamp
LE PROJET « 12IN12 » – OU LE MARATHON PROG / METAL / ROCK SELON TOEHIDER.
Episode 6, octobre 2009: Metaltarsus
Explication du pourquoi du comment: se reporter à la chronique de Not Much Of A Man.
Metaltarsus… Ouarf, on peut dire qu'en matière de pôv’ jeu de mot improbable théoriquement impossible à placer, Toehider fait fort! Mais n’est-ce pas leur credo finalement? En tous cas après l’expérience How Did Counterquistle Lose His Pyjamas? – qu’on qualifiera sobrement de « pas forcément convaincante » pour rester courtois –, bordel qu’est-ce que ça fait plaisir de se prendre la bonne vieille salve de heavy proposé sur cet EP n°6. Certes, à l'écoute de cette livraison automnale, on a plus l’impression d'entendre du Iron Manoween que du Toehider. Mais comme à son habitude – et bien que pas forcément dans son élément naturel –, le groupe arrive à nous pondre de grands morceaux, enlevés, enthousiasmants, voire carrément énormes. Alors enfilez votre heaume, passez vos chausses à éperons et attrapez votre hache de guerre: sur Metaltarsus, la bande à Michael Mills vous emmène découper de la bidoche sur les champs de bataille du heavy speed à torse velu! Taïaut!!
« … Courte pièce instrumentale destinée à poser l’ambiance du disque dont je suis le premier morceau, je figure sur quasiment toutes les sorties frappées du sceau Toehider. Je suis, je suis… »
**Mîîîînpp!** « L’intro! »
Eh oui, cette fois encore, vous n’échapperez pas à la sempiternelle intro. C’est donc sans surprise que l’on accueille « Gift » et sa guitare acoustique douce et mélancolique. En un peu moins de 2 minutes, le groupe réussit à brosser le tableau d’un sombre troubadour dont le propos (« Oyez braves gens la funeste histoire de Dame Blandine et de Gonzague le preux… » ) est idéalement appuyé par une sobre ritournelle. La direction est claire: avec Metaltarsus, on s'en va boire des chopines de houblon à la taverne du Fier Paladin avant d’aller occire du malandrin et de préparer du rôti de dragon à la broche. Haut les cœurs compagnons, et ralliez-vous au panache blanc de l'Orteil Hardi!
En effet – sonnez trompettes, riffez 6 cordes – « Sand To Gold » débarque dans la foulée, tête haute, armure scintillante, étendard claquant fièrement au vent, pour nous faire revivre les trépidantes aventures de Helloween au pays des 7 clés. Et vas-y que ça envoie des refrains enflammés en contre-ut made in Kai Hansen / Michael Kiske / Ralf Sheepers (oui, on pense aussi à Gamma Ray, forcément…)! Et vas-y que ça balance des soli flamboyants sur fond de rythmique cavalant à fond de train! Nos caméléons du metal / rock font décidément preuve d'une capacité de mimétisme confondante! Et pour le coup, n'espérez pas qu'ils se loupent comme de gros balourds car mine de rien, le morceau est bon, vraiment. Non mais tu les crois eux…
Et ce sont (quasiment) tous les costumes de la panoplie du vaillant guerrier Heavy Metal que vont successivement (et musicalement) revêtir les australiens. A commencer par l’hymne fédérateur des warriors au grand cœur, « Heart As Big As The Moon », entonné façon Manowar en mode pompier, avec son refrain pour true brothers of real metal et sa pompe grandiloquente... "On est peut-être poilus, mais on est trop des gars sensibles". Ça n’est plus de la parodie à ce niveau là, c’est de la musico-sociologie. Sauf qu’en plus c’est un tube. C'est qu'ils en seraient presque énervants les bougres à tout réussir aussi facilement! Bon et sinon: vous vous rappelez qu’en plus d’être des hommes-des-vrais, les musiciens de la cause heavy sont de fins bretteurs qui connaissent leurs classiques? Mais si: « The Flight of The Bumblebee » de Manowar, « Memory » ou « Mozart and Madness » de Savatage, tout Yngwie Malmsteen… Eh bien avec « Cadenza », Toehider nous propose lui aussi son morceau néo-classique instrumentalo-démonstratif, nous rappelant au passage qu’à la guitare, malgré leur patronyme, ça ne joue pas comme des pieds! Puis sans transition, « Gore » nous plonge dans le feu d’Hades, Manowar continuant de donner le La tandis que le micro est confié au Prince des Ténèbres himself. Le 2nd degré n’est plus discutable, mais la musique assure encore et toujours – un peu comme sur le Book of Heavy Metal de Dream Evil.
Mais n'oublions pas que le heavy c’est aussi (et "surtout" diront certains) la Vierge de Fer! C’est bien ce que « Your Secret’s Safe With Me » semble tenir à nous rappeler, malgré quelques nets accents Strato-Halloweeniens durs à réprimer, notamment sur le refrain. Et une fois encore, le morceau s'avère tout à fait excellent, avec une mention spéciale pour la section rythmique typiquement Iron Maidenienne – bien que la basse soit moins en avant que chez les Grands Britons. Par contre… Non? Se pourrait-il que pour une fois l’EP ne finisse pas sur un morceau tout-sucre-tout-miel? Mais oui! C’est bien « Your Secret’s Safe With Me », certes mélodique mais tout de même bien pêchu, qui conclut les hostilités… On en viendrait presque à se demander si ce n’est pas un "bug de tracklist" qui a privé « Heart As Big As The Moon » de cet insigne honneur, les australiens nous ayant habitués à plus de rose bonbon sur la fin de ses EPs. Comme quoi ça se confirme: rompre la routine, ça a du bon crénom!
Metaltarsus se trouve donc être une chouette visite guidée dans l’univers du heavy metal racé, avec juste ce qu’il faut de clins d’œil malicieux et de sourires complices pour qu’on réalise que Toehider n’a pas temporairement vendu son âme au Dieux du Trve Metôôl. N’empêche, cette belle petite collection de Battle Hymns pure souche ravira les plus orthodoxes des chevaliers du St Heavy. Palsambleu, le mois d’octobre aura été un cru diablement gouleyant!
La chronique, version courte: les 12 EPs du marathon « 12in12 » respectent tous (ou presque) une thématique qui leur est propre. Pour Metaltarsus, celle-ci pourrait se résumer en « Blood & Guts & Heavy Metôôôôl! ». Toehider y invoque l'esprit de Manowar, Helloween et Maiden et enfourche son fier destrier pour nous décocher quelques savants coups d'épée dans la cotte de mailles. On a du mal à croire que ce sont les mêmes qui ont écrit Not Much Of A Man!
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