Toehider - Toe Hider
Chronique mp3 (19:45)
- Style
Prog metal-rock queenien - Label(s)
The Bird's Robe Collective - Sortie
2008 - écouter via bandcamp
Toehider, on vous en a déjà touché 2 mots à l’occasion de la sortie du single Smash It Out!. Ce groupe australien est l’une des découvertes les plus hallucinantes que le chroniqueur qui vous écrit ait fait ces dernières années en matière de prog nawak rock fortement teinté de metal (...en même temps, ok, cette chapelle est assez peu visitée). Pour vous dire à quel point mon cuir fessier a été sévèrement tanné – et cela sans tenter de refreiner un enthousiasme fébrile –, imaginez que dans mon encyclopédie personnelle du metôôl, il est écrit que le groupe possède le talent, le sens de l’accroche (en fait disons-le: le génie) d’un Queen, ou (…non: et) d’un Devin Townsend, artistes dont il se rapproche sans doute le plus, tout en brassant encore plus large. Et ceci malgré sa relative jeunesse. Sans compter qu'il a déjà dans sa besace quasiment autant de tubes que ces 2 références. Si si. Maintenant que vous savez dans quel état d’esprit cette chronique est écrite, on peut s’attaquer au fond du sujet, à savoir Toe Hider, tout premier EP du groupe – et put*** de sacrée carte de visite!
Histoire de respecter les codes du premier rendez-vous réussi, cet EP est celui des présentations, de la lettre de motivation, des pirouettes séductrices, le message étant clairement « Ne cherchez plus: c’est moi que vous attendiez depuis tout ce temps ». M’enfin avant de balancer ses premiers arguments-massues, le groupe commence par prendre notre pouls avec « Lowest of the Low », intro toute en orchestrations ouatées et nappes de synthé apaisantes. Histoire qu’on se détende, et décontracte nos muscles. Et là, paf, déboule « Toe Hider »! Pulsations trépidantes, chœurs townsendiens, hyper-activité ufych-sormeerienne, enthousiasme communicatif et multiples couches vocales à la Queen: ce titre est une véritable signature – comme le Z de Zorro, ouaip –, à la fois foncièrement metal-rock, fourmillant, « larger than life » et doté d’une vision qui embrasse l’horizon et au-delà. Gros carton quoi.
Haletant, tout émoustillé, l’auditeur se dit qu’il vient de se prendre une sacrée cartouche, même s’il ne comprend pas trop le pourquoi de ce final abrupt…
...C’est que Toehider aime asticoter son compagnon d’outre-enceintes. Et le top, c'est qu'il en a encore 10 fois comme ça dans le chargeur. Pour « Jesuitmont », il revient d’ailleurs à la charge à dos d’un titre épico-prog, enrobant cette nouvelle épopée d’un orgue Hammond, d’accents héroïques, de R roulés et de guitares tranchantes. Le tout avec – constante parmi les constantes – cette facilité confondante à écrire des titres qui restent des plombes dans le crâne.
On récapitule: jusqu’ici les australiens nous ont proposé du Queen, du metal épico-proggy… Logiquement (mais si voyons, un peu d’imagination!), après ça devrait arriver un improbable tube punk-rock sucré. Non? Et si, re-paf: « You’re Not The Girl You Said You Were ». É-norme. Green Day brûlerait de pleines remorques de skateboards pour écrire une telle bombinette. Et avec ça, toujours la patte Toehider: de vraies guitares partant parfois tricoter comme de fervents disciples de Van Halen, un enthousiasme difficilement discutable et le sourire en coin, complice.
Et pour parachever ce CV-modèle, le groupe balance « The Moon Was a Kite », autrement dit l’affirmation haut et fort que côté bisous-bisous-bobo-mon-cœur, là aussi ils déchirent ces sacrés loustics. Sanglots retenus, trémolos poignants, enchevêtrement subtil des voix, ciel étoilé… Puis extinction des feux. Avant qu’en toute fin de course, après un « long » silence, ne soit apposé un point final en forme de dernier éclat de chœurs débilo-angéliques, à la Deveen Quownsend.
Ah ouais, candidature sacrément convaincante dites-moi! Le genre qui remplit de pleins tonneaux de cyprine d’origine DRH-esque. Et ce n’est que le tout début d’une grande et excitante aventure...
La chronique, version courte: Toe Hider est une carte de visite allant de Queen à Green Day en passant par la case prog’ épique à la mode 70s, le tout magnifié par un talent et un enthousiasme bluffants. Filets de bave et frissons de joie garantis!
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