Tri-function Million - Terraformer
Chronique CD album
- Style
Satanic Hip-hop - Label(s)
Records of the Fleshgod / Dead Seed Productions - Date de sortie
02 décembre 2019 - Lieu d'enregistrement Temple Of The Fleshgod
- écouter via bandcamp
Dix ans. Il aura fallu attendre dix ans pour que le monde soit prêt pour le retour de Tri-Function Million, le posse d'Oslo, responsable de Sprukket Jord (Terre Fissurée) en 2009. Un split avec U.T. En 2016 avait permis de calmer quelques attentes. Toujours autour du MC Kyber (Gribberiket, Noisestar & The Fall Of Rome, patron de Records of the Fleshgod), Terraformer réunit les rappers Armanjakk, Godstog, TOVANSKÏ, Martin Massiv, SKAM aux bruits, Flammenwerfer et Kyber à la production. Bien évidemment, l'album sort chez Records of the Fleshgod et un peu plus tard dans l'année chez leur camarade de crime Dead Seed Productions.
Même si Terraformer est un album de pur Hip-hop, les passerelles avec le monde du Metal sont nombreuses. Déjà, la pochette, signée Sindre Foss Skancke (Utarm), n'aurait pas dépareillé sur un disque de Black. L'instru et surtout le final de "Slør av Kjettig" est particulièrement sombre et agressif. Les sons sur la seconde moitié de "Ripert i alt" et sur "Død i'98" possèdent cette beauté, cette mélancolie froides post apocalypse nucléaire propre à Noisestar & The Fall Of Rome.
Les flows des MC sont tour à tour désenchantés, énervés, nonchalants mais toujours propres et posés avec soin. Les lyrics sont entièrement en norvégien, la musicalité de la langue peut choquer les oreilles non habituées au Nynorsk. Mais pour moi, les rimes de Tri-Function Million font résonner un certain de nombre de souvenirs, et même si je n'entrave rien à ce qu'elles peuvent vouloir dire, les sonorités se suffisent à elles-mêmes.
Les ambiances sont bien évidemment urbaines, vu le style pratiqué, je les rapprocherais de celles développées par les groupes d'Indus. Certains titres ("Terraformer" par exemple) se mettent en place lentement, sournoisement insidieusement comme une coulée de liquide en fusion. Le son est chaud, grésille comme un vieux vinyle, les beats sont lourds et appuyés, on est loin des productions froides et cliniques actuelles popularisées par la culture Lean.
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