Valve - Thermoclines

Chronique CD album (38:54)

chronique Valve - Thermoclines

Avez vous déjà entendu parler d’Itawak Records ? Si vous êtes un lecteur assidu de CoreandCo, ce nom ne devrait pas vous être inconnu. Anna Sage, Potence, Yurodivy… Le catalogue est suffisamment étoffé de pépites pour être qualifié de qualitatif. C’est donc avec peu de surprise que Valve s’y intègre. Le quintet parisien, après dix ans d’existence, vient y présenter et défendre son troisième galette, Thermoclines. Si l’on reprend l’image d’une valve, Valve est un clapet anti retour ( à gros débit, je tiens à préciser ) irrigué par de multiples influences allant du sludge au post-hardcore en passant par le doom. Ils ne pouvaient faire logo plus représentatif. Dernière précision : les parisiens, pour leur dernière production, ont omis de mettre un filtre.

Analyse.

 

Vous vous en doutez, on va ici taper dans le lourd. La basse, bien distincte et primordiale, joue pleinement son rôle de pilier massif. Sinueuse, tortueuse, elle pose d’entrée de jeu sa touche sludgy. Viennent s’y agréger, à l’instar de ‘XXXIII’, un chant éraillé et puissant, aboyant son désespoir. Nerveux et continuellement sous tension, que ce soit dans le scream ou les phrasés en clean, il offre à l’ensemble une dynamique puissante qui prend le contre-pied des parties atmosphériques/bruitistes que l’on peut trouver de manière éparse tout au long de l’album. Des « second voices » clean viennent éclaircir l’ensemble de manière sporadique. Je ne vous cache pas que leur première apparition, peu après l’intro, m’a légèrement froissé l’oreille, ou, tout du moins, m’a assez surpris. A peine a-t-on le temps de se plonger dans les bas-fonds miasmatique d’un sludge obscur que l’on est de brutalement extirpé vers la surface claire et limpide. Rien de bien grave me direz-vous et vous avez raison. Je cherche la petite bête car il n’en reste pas moins que leur intégration, comme sur 'Thermoclines', est au final réussie pour ne pas dire utile, dans cet exercice de bipolarité, d’ambivalence dans lequel Valve s’est lancé. Les guitares oscillent entre riffs aussi acérés que dynamiques et arpèges atmosphéricorotatifs ( oui je pense contacter l’Académie Française sous peu afin de plaider pour l’entrée dans le dictionnaire de ce terme). Ça, c’est pour l’aspect post-hardcore.

Le tapeur, quant à lui, nous déploie une rythmique maîtrisée et expressive. Si sa caisse-claire stroboscopique ( ‘Schism’ ) rappelle les plus belles heures du post-hardcore, il élargit son jeu et oscille entre des descentes de tom répétitives plutôt doomy et le blast tirant sur le black. Il réussit le tour de force d’explorer différents genres sans jamais dénoter.

 

Valve nous offre ici une belle production et à su construire un édifice solide. L’architecture y est maîtrisée ce qui permet un mélange des styles fort agréable à contempler pour ne pas dire scruter. Des nuances de sludge, black, doom, post-hardcore sont à découvrir dans chaque recoin, ce qui nous donne, à la fin de chaque visite, l’envie d’y revenir histoire d’être sûr d’avoir tout découvert.

Je ne peux donc que vous conseiller d’y faire un tour.

photo de Vincent Bouvier
le 28/02/2023

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