Vamacara - Cosmic Fires: The Enlightenment Reversed

Chronique CD album (32:03)

chronique Vamacara - Cosmic Fires: The Enlightenment Reversed

Après être lamentablement passé à côté de la sortie de ce premier album de Vāmācāra, convaincu par les éloges de certains auditeurs avisés, je décidais de lui donner une nouvelle chance. Grand bien m’en a pris! Car, malgré sa durée plutôt courte (trente-deux minutes), comme pour Yrre, on est un présence d’une des sorties des plus enthousiasmantes de 2022, qui n’en manque pas. Officiellement localisé en Allemagne, le projet est dans les faits beaucoup plus international puisque l’un de ses membres réside en Pologne. De plus, il a choisi un patronyme issu du sanscrit, qui signifie la « voie de la main gauche » (The Left Hand Parh pour les polyglottes) tandis que les paroles de « Vintage Filth Merchants (Yaşlı Pislik Tacirleri) » sont en turc. Une partie de La composition de Cosmic Fires: The Enlightenment Reversed lui a été inspirée par le séjour de A à Istanbul lors de sa tournée commune avec Ctulu et Necrowretch pour promouvoir son premier EP de 2017. Un peu comme la première cité turque, et en particulier le détroit du Bosphore, Vāmācāra est une sorte de trait d’union, de pont entre les traditions occidentales et orientales. L’étiquette Black Metal peut facilement être apposée à sa musique; effectivement, on y retrouve des vocaux typiques du genre, une batterie qui n’hésite pas à blaster quand le besoin s’en fait sentir, une production râpeuse. Mais le groupe ne s’arrête pas là en incorporant de manière tout à fait naturelle des éléments Doom (intro de « Brought Up By The Moon »), des rythmiques plutôt exotiques dans ce contexte (celle au tiers de « Alchimical Symbolism » ou encore au début de « Rat Saliva »), et qui côtoient des blast beats. « Vintage Filth Merchants » est un très bon exemple de la versatilité dont est capable A derrière le micro, entre grunts de grizzly en manque de saumon, shrieks de farfadet coincé dans un piège à loup, chant clair.
L’esprit expérimentalisite du duo norvégien Solefald plane en permanence sur ce Cosmic Fires: The Enlightenment Reversed, l’étiquette World Metal chère à Lars et Cornelius semble ici tout-à-fait appropriée. Il faut également regarder du côté de Virus pour le goût prononcé du groupe pour les parties de basse et de guitare délurées.

 

Avec son premier album, Vāmācāra frappe un grand coup, notamment grâce à une soif d’expérimenter présente tout au long des six titres. Mais sa jeunesse lui laisse une sacrée marge de manœuvre, on sent bien qu’il en a sous la pédale, son esprit aventureux n’a pas atteint sa pleine dimension et n’a pas encore déployé tout son potentiel.  

photo de Xuaterc
le 01/09/2022

4 COMMENTAIRES

Moland

Moland le 01/09/2022 à 11:39:59

Excellent album ! Content qu'il soit chroniqué ici.
En revanche, attention, Istanbul n'est pas la capitale de la Turquie. 

Xuaterc

Xuaterc le 01/09/2022 à 13:34:40

Oups, boulette, surtout pour un ancien prof d'histoire-géo. Merci

Moland

Moland le 01/09/2022 à 14:22:37

Haha t'inquiète, je considère ça comme une sorte de coquille, une faute d'inattention. Quoi qu'il en soit, chouette chronique 

Xuaterc

Xuaterc le 01/09/2022 à 16:23:38

Merci mec

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