Volkor X - The Loop

Chronique CD album (20:04)

chronique Volkor X - The Loop

Après This Means War et This Is Our Planet Now tous deux chroniqués élogieusement par Xuartec, le projet solo Volkor-X est de retour avec The Loop. Pour une fois, j’ai (à peu près) bien fait mon travail de chroniqueur et je me suis penché sur les deux précédents albums avant de jeter mon verbe sur ce 3ème.

Pour commencer, il convient de préciser que l’auditeur devra prendre son temps avec The Loop car c’est une véritable oeuvre (au sens étymologique du terme) de 18 titres qui s’étalent sur 71 minutes. 71 minutes, c’est presque la durée d’un film et ça tombe bien car Volkor-X a décidé de nous conter en musique une histoire complète et pleinement scénarisée. On n’est pas au rayon des "concept album" un peu fumeux que l’on n’aurait pas deviné autrement qu’avec l’explication de presse de texte fournie avec. Ici, le concept est une histoire, l’histoire repose sur un scenario, parfaitement clair, et le scenario s’appuie sur la musique. A moins que ce soit l’inverse. Dans tous les cas, c'est exhaustif et très classe. D’ailleurs, on est tiraillé entre classer The Loop au rayon audio-book avec une BO de dingue ou au rayon BO tout court.

 

Quand bien même, ces 18 titres alternent entre pistes musicales pures et pistes scénaristiques au travers desquelles l’auditeur découvrira l’histoire de Syd - campé par la comédienne canadienne Becky Shrimpton - coincée dans un vaisseau spatial avec pour seul compagnie une IA qui répond au doux nom de J.O.S.S.

 

Côté musique, c’est superbe. Il n’y a pas d’autres mots. Moins technoïde, plus rock, mais toujours avec une maîtrise exceptionnelle, Volkor-X développe dans des nappes profondes, éthérées, enveloppantes qui nous font oublier le poids de la gravitation et se révèlent parfait décor, et riche en couleur , de cette épopée cosmique. Ces volutes musicales synthétiques sont portées par une production magnifique et bénéficient d’un traitement des percussions très organiques qui contrebalance parfaitement avec l’électronique des synthés, toute chaleureuse qu’elle soit.

 

Côté film, c’est très bien joué. Que ce soit Syd ou J.O.S.S, l’acting est juste, bien rythmé et on se plaît à suivre une histoire que j’aurais la décence de ne pas divulgacher dans ces lignes. Cependant, j’ai trouvé la trame scénaristique (signée Ben Dadds si j’ai bien compris) est assez classique. Si vous êtes un fan des productions cinématographiques de qualité des 20-30 dernières années et qui se passent dans l’espace, cela ne va pas vous retourner la tête. Alors, ça le fait, hein, on ne va pas cracher dans la soupe mais on n’est loin de l’originalité scénaristique d’un Devin Townsend avec Ziltoïd, The Omniscient. La comparaison est malheureuse, j’en conviens, car le propos de Volkor-X est éminemment plus sérieux mais vous voyez l’idée.

 

Notons que Sylvain Coudret de Soilwork apparaît sur l’album. Bon, ben, c’est du gros solo de tueur avec des legatos qui mettent les jointures en PLS, des pinchs-harmoniques qui arrachent l’ongle et tout le reste du kit. Sympa, hyper propre, dommage que ça arrive un peu à la fin.

 

L’écueil peut être minime mais sûrement principal de cet album reste selon moi son format et cette alternance de titres musicaux et d’autres plus “fiction radiophonique”. Une alternance qui a tendance à légèrement briser le flot naturel de l’écoute, un rappel à l’ordre de l’artiste qui n’est heureusement jamais très long et en plus, les titres sont préfixés de manière à agencer la playlist à son aise.

 

Volkor-X démontre encore une fois ses capacités hallucinantes de composition, d’arrangements et de production. Sa synth-wave ici au fumet plus métallique et plus que jamais cinématographique concrétise ici sa volonté de s’inscrire dans un vrai contexte scénaristique, le pari est globalement réussi même si ce choix artistique impose un rythme d’écoute à l’auditeur qui pourrait le faire sortir de la seule expérience musicale, d’autant quand celle-ci est incroyablement prenante.

 

 

On aime bien: une production superbe, une qualité d’arrangements superbe, le climax de la synthwave rock

On aime moins: le pari d’une trame scénaristique qui hache la dynamique d’écoute

photo de 8oris
le 19/10/2023

11 COMMENTAIRES

cglaume

cglaume le 19/10/2023 à 07:58:01

« divulgacher » 🤣

Je ne savais pas qu’on avait une journée a thème « chros néologismiques » aujourd’hui ! 😁

Xuaterc

Xuaterc le 19/10/2023 à 08:12:36

"divulgacher", c'est un mot qu'on emploie souvent parce qu'on n'est pas très fan de tuning à la maison

Pingouins

Pingouins le 19/10/2023 à 08:16:04

Ah mais je crois que "divulgacher" c'est la "traduction officielle" de "spoiler". Bon ça va faire une journée chargée en écoutes ça. 

Xuaterc

Xuaterc le 19/10/2023 à 08:26:43

C'est bien ça, d'où ma blague ratée sur le tuning

Pingouins

Pingouins le 19/10/2023 à 08:48:11

Bon ben j'ai hâte d'entendre l'ensemble, les extraits dispos sur le bandcamp sont vraiment chouette, ça me parle bien tout ça.

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 19/10/2023 à 14:06:19

@XuXu : roooh putaing !

Xuaterc

Xuaterc le 02/11/2023 à 19:04:08

à propos de divulgacher, jetez un œil sur le troisième comm de la chronique de Hexis Hormêtikê

cglaume

cglaume le 03/11/2023 à 05:35:31

Quel précurseur ce Xuxu !

Xuaterc

Xuaterc le 03/11/2023 à 11:41:54

L'avant-garde, c'est ma spécialité

el gep

el gep le 03/11/2023 à 19:52:53

On dirait du Stup, ton dernier commentaire, Xuxu, ahah!

pidji

pidji le 17/11/2023 à 13:47:24

Bien foutu ce disque (je l'écoute en entier qu'aujourd'hui), mais un peu long.

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