Watain - The Agony & Ecstasy Of Watain

Chronique CD album

chronique Watain - The Agony & Ecstasy Of Watain

Si Trident Wolf Eclipse confirmait la santé relativement bonne des Suédois, en 2018, il ne restait pas grand-chose suite au plaisir immédiat de son écoute. Le skeud était propre et agressif mais se faisait l’exemple d’une certaine conformité ou d’un coup d’épée dans l’eau, au choix de ses détracteurs.

 

Désormais à cinq, l’hydre d’Erik Danielson se devait de relever les têtes pour ne pas sombrer dans la deuxième division des adorateurs du Malin. Certains diront que c’est déjà fait depuis Lawless Darkness, les taquins.

 

D’entrée, le titre d’album bien nombriliste n’invite pas à la clémence. Mais finalement, il est raccord au petit côté prétentieux attaché au groupe depuis un paquet d’années déjà.

Lisons, à ce propos, le père Erik au sujet du single de l’album :

"The Howling’ refers to the wordless voice of the wild, wailing eerily through the ages, urging us to leave our safe spaces and explore the dark recesses of the great Abyss both within and without. To see it, to learn from it, to know it."

 

Ouais bon, tu fais du Black Metal quoi, mon coco.

Pas besoin de pondre toujours la même litanie de poncifs censée faire croire aux rebelles des Blacks à Sable qu’écouter du BM est l’ultime limite de la Fuck Attitude des Ténèbres de la Mort Qui Tuent.

 

Pourtant ce titre, en deuxième position sur la plaque, se fait un bon modèle d’efficacité.

Avec son prédécesseur, on se dit même que Watain va peut être arrêter le pilotage automatique pour repasser en manuel. Le son me plaît et c’est subjectif. Bien brute et presque Live.

Mes dieux, quel poncif d’écrire un truc pareil !

On s’en fout, c’est Watain.

La prod de Tore Stjerna et de son Necromorbus Studio, installé dans une ancienne église près d’Uppsala, participe ainsi à l’aura de crédibilité de l’entreprise.

 

Joli coin, la campagne d’Uppsala, au passage.

 

On reconnaît le combo en deux notes mais "Ecstasies In Night Infinite" et "The Howling" développent une ambiance impeccable sans tirer sur la corde de la durée. Il n’en saura pas la même sur d’autres titres puisque pas moins de trois morceaux de l’album dépassent largement les 6:30.

Watain montre, fugacement, un visage plus complexe que d’habitude. On sent dans un "Black Cunt", la volonté de briser sa propre routine. Il en sera de même pour le titre concluant le skeud et qui maintiendra notre curiosité en éveil. Son côté presque atmo fera ainsi partie des réussites d’une plaque qui comporte pourtant des chancres. La track list oscille/vacille alors entre réelle efficacité et intérêt relatif avec une instru cassbomb ("Not Sun Nor Man Nor God"), un "Before The Cataclysm" bien trop long pour passionner avec le peu d’idées le composant et un "Funeral Winter" à l’intérêt relatif.

"We remain" nous fait par contre dresser l’esgourde avec la participation de Farida Lemouchi (ex-The Devil’s Blood) au mic.

Son timbre inquiétant a la bonne idée d’occuper seulement la première partie du morceau en se contentant d’apparaître en filigrane sur le reste. Gottfrid Åhman (ex- plein de groupes suédois et actuel), à la guitare, contribue au même titre, pour un petit côté heavy vintage pas piqué des vers.

 

Nul doute, au final que ce The Agony & Ecstasy of Watain aura une durée de vie supérieure à la précédent sortie du désormais quintette.

Légèrement supérieure, toutefois.

photo de Crom-Cruach
le 26/04/2022

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Seisachtheion

Seisachtheion le 26/04/2022 à 08:20:39

En livestream ce soir 26/04 à 19h30 sur ARTE Concert

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