HELLFEST 2024 - Le week-end de Moland - Première partie

HELLFEST 2024 Le week-end de Moland - Première partie (dossier)
 

 

jeudi 27 juin 2024 au Hellfest 2024

 

Rumeurs et paris allaient bon train, au vu du décalage inhabituel des dates auxquelles a lieu le plus grand raout hexagonal consacré au metal et ses dérivés. La thématique graphique de cette édition 2024 alimentait lesdites spéculations quant à la présence de tête d'affiche jusqu'alors absente de la programmation. Un nouveau logo constitué de moult éclairs ? Comme celui qui sépare les 2 parties du nom d'un mythique groupe australien qui a fait tonner les cloches de l'enfer ? On ne saura jamais si le choix de faire tenir le Hellfest fin juin tenait de l'espoir de s'accorder avec le calendrier d'AC/DC. En lieu et place de ce mastodonte qui manque encore au tableau de chasse de la bande à Barbaud, nous aurons droit à d'autres grands noms, comme le retour de Metallica, 2 ans après sa toute 1e venue en terre clissonnaise (on a vu pire comme lot de consolation, même si, d'après les retours de pas mal de festivaliers, le quatuor n'aura pas livré sa meilleur prestation), mais aussi Bruce Dickinson, le chanteur d'Iron Maiden venu défendre son tout nouvel album solo, les Foo Fighters de David Godasse ou encore Machine HeadFear FactoryQueens of the Stone Age et quelques audaces qui feront grincer les dents d'esprits chagrins toujours prompts à critiquer le line up en oubliant qu'en face de ces artistes se produisent d'autres prestigieux noms susceptibles de satisfaire tous les goûts : Shaka PonkBaby MetalThe Prodigy... Car rappelons-le : le Hellfest, dans son éclectisme, fort de ses 6 scènes, sait intelligemment brasser suffisamment large pour contenter les attentes de chacun, en fonction de ses préférences. Il suffit de survoler le plan de vol de chaque membre de la délégation plénipotentiaire de CoreAndCo pour se rendre compte que celui-ci diffère ostensiblement de celui du voisin. Et puis, assumant son identité que d'aucuns rapprochent de celle d'une célèbre souris, le festival met le paquet pour apporter de menus mais non moins notables changements qui se nichent, à l'instar du diable, dans les détails, les recoins, les interstices. Qui un nouveau portail d'entrée pour le camping, qui le déplacement des stands de merch des groupes et de certains sanitaires (pas une idée heureuse, en ce qui concerne celles installées à côté de la scène de la Valley, propageant allègrement leurs effluves exquis, au gré du vent, dans les naseaux de l'assistance), qui le remplacement de revolvers par une sculpture nous invitant à trinquer au nom de Bacchus, qui la présence, en lieu et place des braseros, de la Gardienne des Ténèbres, tout droit sortie des ateliers des Machines de Nantes, toutes griffes dehors, bombant le torse, faisant danser son dard et crachant ses flammes... Quoi qu'il en soit, à titre personnel, c'est avec les chevilles grippées que votre serviteur se lancera dans la mêlée de la 1e journée (une demie-journée, en réalité, puisque le festival commence en douceur avec ses 1e concerts en après-midi) puisque qu'il revient alors d'un autre festival qui lui, n'a pas bouleversé son calendrier : Rock in Bourlon.

 

hellfest - ambiance

 

Adonc, afin d'opérer la jonction entre les 2 festivals, nous allons applaudir 2 groupes qui se sont produits quelques jours auparavant sur la scène de Bourlon : Wormrot (cette fois accompagné d'une chanteuse en plus) dans l'ombre de l'Altar et Morne dans la chaleur de la Temple. L'ultraviolence du 1e, qui ne s'embarrasse pas du recours à un bassiste, rappelle que nonobstant la tendance du festival à s'ouvrir à d'autres (sous)genres dits plus mainstream, il reste bel et bien une célébration des musiques extrêmes. Dans un genre moins épileptique mais tout aussi furieux, le second délivre un sludge post-doomesco-metal neurosien de bon aloi, hypnotique et cathartique en diable. Revoir les 2 formations à quelques jours d'intervalle nous confirme l'excellente impression qu'elles nous ont laissée. Les hostilités sont lancées et on se dit que cette édition commence sous les meilleurs auspices. Le reste de la journée nous fera osciller entre la Valley et la War Zone. Alors que Slaughter to Prevail tente de battre le record du plus grand wall of death détenu par Dagoba en 2019, nous jetons notre dévolu sur le stoner aux accents heavy-metal de Khemmis. Grand bien nous en a pris, puisque le combo de Denver mené par un Phil Pendergast portant admirablement bien la coupe mulet, déploie sur scène une énergie à la fois moderne et surannée sentant bon le désert battu par des vents brûlants. On ne pourra se montrer tout aussi enthousiaste face à la prestation de Dying Wish qui ne nous incitera pas à nous rapprocher davantage des bons que réalise sa chanteuse espiègle pas toujours juste dans le placement de ses notes. C'est donc d'une oreille distraite qu'on assiste de loin à ce 1e concert de la War Zone pour nous, en attendant Green Lung, tandis qu'au loin, sur les Main Stages, se succèdent Kerry King et les kawai Baby Metal. Si vous aimez le stoner old school aux accents heavy avec du chant clair plein de sexitude, Green Lung sied à vos esgourdes. Les Londoniens font preuve d'un sens de la mélodie musclée qui ne peut qu'emporter la Valley dans les hautes sphères du psychédélisme. Nappes de clavier enchanteresses, soli finement ciselés, riffs entraînants et chant fédérateur, le combo maîtrise tous les ingrédients d'un set séduisant.

 

Green Lung au hellfest 2024

 

Petit crochet à la War Zone voisine pour l'un des concerts les plus intenses de la journée, offert par les Nippons de Crystal Lake. Démonstration technique, puissance, mélodies qui font mouche, le tout dans une bonne humeur contagieuse, le groupe occupe tout l'espace et retourne la scène. On regrettera de ne pas avoir pu nous laisser envoûter par Sylvaine qui se produisait à la même heure, mais tout choix est renoncement. Là réside la magie d'un festival comme le Hellfest : généreux dans ses propositions, il pousse le spectateur curieux et mélomane à transformer son planning en casse-tête. Cette 1e journée se terminera à la Valley, avec les Suédois de Graveyard et leur stoner sur lequel plane les âmes de Deep Purple, de Cream et de Santana. Du heavy-psychédélisme qui vous donne envie de rouler un 12 feuilles pour mieux tutoyer l'infini. Et puisqu'on se vautre dans les nues de la spiritualité, quoi de mieux pour clore cette magnifique 1e journée que le groove ensorceleur de All Them Witches ? Aux volutes oniriques de la musique de Graveyard se mêle le goût du Mezcal que distille chaque ondulation et autres rotondités des lignes de basse de ATW pour propulser votre esprit et votre âme aux confins du cosmos. Entre americana bluesy, desert rock fuzzy à souhait et psychédélisme nerveux et chaleureux, piochant dans 3 albums (Nothing as the idealLightning at the door et ATW), le groupe de Nashville vous transforme l'horizon en vaste étendue se perdant dans la nuit qui engloutit tous vos démons. C'est l'esprit lavé de toutes ses scories que nous regagnons notre camp de base le sourire aux lèvres à l'idée de passer la journée suivante exclusivement sur les terres accueillantes de cette scène pour l'indépendance de laquelle nous militons : la RDSRVL (République Démocratique Socialiste Révolutionnaire de la Valley Libre). Merci, bonsoir.  

 

All them Witches au Hellfest 2024

 

 

Vendredi 28 juin 2024 au Hellfest 2024

 

 

Adonc, on avait annoncé la couleur : cette 2e journée se déroule presque exclusivement sur le territoire  poussiéreux de la RDSRVL qui, de par sa programmation, devient un festival dans le festival et mérite son indépendance, avec sa langue officielle, sa monnaie, son hymne national, ses frontières, sa place du marché, sa mairie, son saloon, et l'obtention d'un visa obligatoire pour en fouler les terres. Que notre aimable lecteur se rassure, nous ne bouderons pas les autres scènes les jours suivants, puisqu'elles allèchent avec sur leurs planches des groupes qui ne décevront pas les curieux et les aficionados. Nous l'emmènerons sous la moiteur de la Temple, devant les immenses main stages et dans le chaos de la War Zone, mais ceci est une autre histoire. Du reste, si vous souhaitez savoir ce qu'il s'est passé ailleurs qu'à la Valley, en ce vendredi béni, nous vous invitons à lire les reports de nos camarades. Il paraît que Wargasm a assuré le show, que Houle valait le déplacement, que Lofofora a versé dans la provoc, que Steel Panther a fait monter du nichon sur scène, comme d'hab', pour danser à la gloire du dieu Lycra, que Savage Lands réunissait de grands noms du metal international pour la bonne cause, avec des bouts de Sepultura, Napalm Death ou encore Loudblast dedans, liste non exhaustive, que Polyphia a administré une leçon de technique, tandis que Fear Factory a satisfait ses fans, que Tom Morello a servi du Rage Against the Machine, que Machine Head, Body Count, Emperor et Amorphis ont tout défoncé, chacun dans sa catégorie...

 

Pour nous, c'est au petit matin que tout commence. Certes, 10h30, c'est tôt, pour un festival comme le Hellfest, mais c'est à cette heure-là que les plus courageux peuvent éventuellement découvrir des groupes encore méconnus qui deviendront grands par la suite, comme ce fut le cas pour les désormais incontournables Brutus, les charismatiques Gggolddd ou encore les jeunes fols de Pogo Car Crash Control, P3C pour les intimes. Tout comme les metalleux du monde entier bombent le torse fièrement pour signifier qu'ils connaissaient Gojira avant leur magistrale prestation aux balcons de la Conciergerie, lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques à Paris orchestrée par Thomas Jolly, tout public ayant découvert ces groupes un matin au Hellfest se sent privilégié de compter parmi ces happy few. Par ailleurs, nonobstant un set trop court (30 minutes), ces groupes déchaînent une énergie digne d'un ultime concert à la mesure de l'événement, énergie communicatrice que leur renvoie le public, conscient de la chance qu'il partage avec les artistes de se réunir pour communier l'espace d'un fugace mais intense moment dans de telles conditions. En ce vendredi 28 juin de l'an de grâce 2024, c'est Red Sun Atacama qui met le feu aux poudres de la Valley. Les Parisiens ont livré avec Darwin l'un des meilleurs albums de stoner, et tous genres confondus, de l'année 2022. Je me souviens de la claque, la 1e fois que je les avais applaudis au Batofar, petite salle flottante sur la Seine, il y a une éternité. Le groupe affichait déjà une forte personnalité. Que de chemin parcouru, depuis. Desertfest Antwerp, Rock in Bourlon... pour atterrir au Hellfest ! Si certains les découvriront ici, la majorité de l'assistance s'avère acquise à la cause du combo. C'est donc confiant que celui-ci déroule sa partition, faite de riffs et de soli énergiques explosant après de lentes montées de fièvre qui sentent bon le sable d'Amérique latine. La voix haut perchée de Clém Marquez (qui tient également la 4 cordes) emporte l'auditoire dans sa sensualité qui confine à l'indécence. Explosion de charisme !

 

Red sun atacama au hellfest 2024

 

On se souvient de l'enfer jubilatoire de la petite salle du Trix, à Anvers, dans laquelle le public se perdait dans l'explosive promiscuité de sa propre houle, au rythme des riffs virils de Gozu. Cette fois-ci, le groupe bénéficie de davantage d'espace, par le truchement d'une scène plus ouverte, plus lumineuse, plus vaste. A l'instar de celui de Red Sun Atacama, son dernier album, bien représenté par la setlist, figure dans notre top2023. Des mélodies catchy qui vous collent aux synapses comme de la poussière aux semelles, des refrains accrocheurs en diable, comme ceux de chansons aux titres fun ("Tom Cruise control" ou "Rambo 2"), le tout servi par une voix pleine de coffre : Gozu balance allègrement du fuel sur l'incendie déclenché par Red Sun Atacama et The Devil's Trade. Et ce n'est pas Black Rainbows qui va l'éteindre. Le groupe figure parmi ceux dont le seul nom à l'affiche du Hellfest suffisait à faire frétiller nos tétons lors du dévoilement du programme. C'est peu dire d'affirmer que Cosmic Ritual Supertrip et Superskull comptent parmi les vinyles dont notre platine a usé les sillons à l'envi. C'est pour ce genre de concert qu'on renouvelle chaque année notre confiance auprès des programmateurs du Hellfest, n'en déplaise à ses détracteurs qui s'indignent de les voir mettre en vente les pass avant même l'annonce des 1e noms présents à l'édition suivante, en oubliant qu'avec des centaines de groupes dans un large panel de genres différents, il faut vraiment être de mauvaise foi, sectaire au point de ne plus savoir ce qu'ouverture d'esprit signifie ou encore obtus et penser que curiosité est un gros mot pour ne pas y trouver son compte. C'est la 1e fois que j'assiste à un concert de Noirs Pluiearcs et force est de constater que les bougres ne déçoivent pas : ça groove méchamment, les riffs emportent la Valley dans des tornades wock'n'woll qui, si elles ne révolutionnent pas le stoner, en maîtrisent pas moins les codes ; ça groove et ça swingue ! Les compos ne se perdent pas dans des envolées progressives mais visent sans détour le coeur pour que celui-ci envoie avec force le sang dans tout le corps. Qui ne tape pas du pied n'est pas mélomane. C'était l'instant Paulo Coelho.

 

Afin de ne pas passer toute la journée à la Valley, et puisqu'entre chaque concert, on jouit d'une heure de battement, il est de bon ton de gratifier les voisins de la War Zone d'une visite de courtoisie. Il suffit de passer devant la statue du père Lemmy qui nous toise en fumant sa clope. A la fin du set de Black Rainbows, c'est Speed qui prend d'assaut la scène la plus sauvage du Hellfest. Comme pour nombre de groupes à l'affiche de la War Zone, c'est la curiosité qui nous guide, à défaut de connaître ces noms. J'assure quelques images du concert qui allie énergie bondissante et bonne humeur vivifiante avant de me concentrer sur le public en liesse, enchaînant les pogos et autres circle pits endiablés dans un échange de fluides corporels bon enfant. D'ailleurs, je décide de me glisser au coeur du vortex, là où les coudes et les genoux se télescopent au rythme des accords furieux. Un grand gaillard me propose dans une langue des signes impromptue de me porter. Pour que je puisse réaliser des images au-dessus de la mêlée. Pourquoi pas ? J'accepte l'invitation en opinant du chef. Et là, je comprends que j'ai encore des progrès à faire pour communiquer avec les mains. Voilà mes 50 kg propulsés dans les airs et je me retrouve en plein slam. Inutile de préciser que je préférerai assurer la sécurité de mon matériel plutôt que de tenter d'immortaliser l'instant cocasse. Ce que se chargera de faire un photographe officiel d'Arte Concert. Voilà pour l'anecdote : il se passe toujours quelque chose d'imprévu quand on traîne ses guêtres du côté de la War Zone.

 

Speed au Hellfest 2024

 

Alors que Lofofora chauffe une des Main Stages avant que Fear Factory ne prenne le relai, l'un des fers de lance de la scène stoner hellène intervertit à la Valley son heure de passage avec celle de Gaupa. C'est donc Planet of Zeus qui entre en scène pour faire monter la température. Ceux qui ont déjà assisté aux récents concerts de Clutch, de Kvelertak (dont nous reparlerons plus loin) ou de Mastodon (l'un des 5 meilleurs groupes de toute l'histoire du name-dropping) connaissent les Athéniens qui ont déjà ouvert pour ces groupes. POZ appartient à cette famille de groupes qu'il convient de voir en live. C'est sur scène que le quatuor offre toute la mesure de ses capacités : du stoner rock bien heavy emmené par le chant chaleureux de Babis, à la limite du growl dans ses envolées les plus énergiques comme sur le tube "Loyal to the pack". En termes de tubes, la setlist en aligne une flopée que les connoisseurs salueront en enchaînant les slams : de "Macho libre" à "Leftlovers", en passant par "Vanity Suit". Même les titres du dernier album en date, moins convaincants immédiatement dans leur version studio, prennent, dans l'effervescence de la Valley,  une dimension autrement plus puissante : coucou, "Gasoline" et "This is your song". En clair : POZ ne déçoit jamais en live et les (re)voir relève du bonheur assuré que seuls celles et ceux qui ont joui de ce loisir peuvent caresser.

 

Force est d'admettre que derrière, Gaupa interloque. On nous vend souvent la musique des Suédois comme une version stoner de l'univers de Björk, principalement grâce au chant de Emma Näslund qui rappelle celui de la fée islandaise. Original, donc. Le rapprochement s'avère moins pertinent en live, mais la chanteuse assure quand même le spectacle, notamment avec son langage du corps, tout en pas chassés et pointes de danseuse étoile perchée. Changement d'ambiance, ensuite, puisque nous avons rendez-vous à l'espace presse avec Zak Tell, frontman légendaire de Clawfinger, qui nous accorde une interview. Etant un puits de lacunes, je ne m'étais jamais vraiment intéressé à ce groupe, je n'avais pas prévu d'assister à son concert, mais voir mes camarades tailler le bout de gras avec tonton Zak m'a naturellement mené devant la scène de la War Zone pour constater que le groupe n'a pas volé sa renommée. Devant un parterre de connoisseurs conquis, Griffedoigt ne boude pas son plaisir et celui-ci se répand dans la foule.

 

Clawfinger au Hellfest 2024

 

Avant ce magnifique concert a eu lieu dans la Valley l'un des plus monstrueux de la journée, offert par un autre représentant de la dynamique scène stoner grecque : 1000Mods. Quelques jours auparavant, ces joyeux drilles avaient donné des allures de concert de thrash metal à leur set en terre bourlonaise, provoquant des séries de vagues de slammeurs qui se sont déversées sans discontinuer sur les bras du service de sécurité. La Valley a connu la même houle : c'est une mer humaine, démontée, qui s'est abattue devant la scène. Le spectacle avait lieu dans le public, tandis qu'impassibles, les musiciens orchestraient à coups de riffs puissants et de groove ensorceleur le déchaînement des éléments. A l'instar de leurs compatriotes de Planet of Zeus, 1000Mods restent un groupe dont on apprécie toute la quintessence de la musique en live. Et c'est là qu'on salue la cohérence de la programmation de cette journée placée sous le signe du stoner de bon aloi.

 

Si le doute persiste sur notre choix de camper à la Valley, les 2 derniers noms qui y clôturent les festivités devraient lever celui-ci : Acid King et son stoner metal doomesque et sensuel mené par la grande Lori S. non avare en riffs bien lourds et les vétérans de Fu Manchu qui, malgré l'heure tardive, finiront de propulser dans les airs les corps du public, dans un magma de chair incandescente transfigurée par les éclairages multicolores fort propices au trip psychédélique qui se tapit dans les recoins d'une journée pleine de sueur et de sourires. Il est alors temps de bifurquer vers les Main Stages pour danser au rythme des tubes d'une des surprises de l'édition 2024 du Hellfest : The Prodigy. Parfaite façon de terminer la journée, cette setlist enchaînant dès son ouverture les titres les plus connus de son répertoire, sans oublier l'hommage à feu Keith Flint. Violent, épileptique, habité, et à la fois dansant, la musique du groupe, dans sa version live, transforme les pelouses des main stages en dancefloor géant, jusqu'au fond de celles-ci, avec tout autour les structures du site crachant leurs flammes dans un déluge de lasers. On vit là un moment de perfection à l'image de la journée tout entière et on se dit que si le meilleur reste à venir les 2 jours suivants, surtout le lendemain, il nous faudra puiser dans le catalogue des superlatifs. Mais ceci est une autre histoire.

 

la gardienne des ténèbres au hellfest 2024

 

 

photo de Moland Fengkov
le 02/08/2024

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