Seisach' Metal Night(s) #5 - les 18 et 19 octobre 2024 - Le week-end de Pidji

Vendredi 18 octobre 2024 : bon anniversaire COREandCO !

Direction la Gironde !
Après plusieurs kilomètres à traverser les routes bordées par les vignes de nombreux domaines, Sauveterre-de-Guyenne se dévoile, une commune où l’on trouve en son coeur une bastide d'origine anglaise, datant de 1281.
Et on y trouve également la salle Simone Veil, un grand espace dans lequel l’organisation du festival se fait sans encombres, des loges pour les artistes au SEISACH' MARKET, un marché d’exposants (disquaire, libraire, BD, luthier, graveur, peintre, sculpteur, artisan du métal et du cuir, créateur de bijoux, de vêtements et d’objets du quotidien) accessible à tous.
A noter également la présence du tatoueur et poly-artiste Gribouille, installé sur la droite de la scène, et qui créera une oeuvre XXL durant les 2 jours du fest.

Le temps des derniers préparatifs, dont l’installation de la magnifique oeuvre signée Vincent Bouvier représentant le logo de COREandCO (nos chroniqueurs ont du talent !) et de dispatcher les goodies qui auront plu (notamment les stickers pailletés qui ont rencontré un franc succès, qui l’eût cru haha), on se pose directement pour réaliser les interviews de KIBOSH, VESTIGE, BLACK BILE, STINKY et CELESTE (à retrouver dans ce dossier au fur et à mesure des mises en ligne), et vers 19h, place au live !

Et c’est Kibosh qui démarre les hostilités avec un set violent à souhait ! 
Fidèles à leur mélange de hardcore moderne et de mathcore, ils ont enchaîné riffs complexes et changements de tempo imprévisibles, avec peu de temps mort. 

Les gaillards ne sont pas là pour rigoler, et font très bien leur job : le set est court (ils nous avaient prévenu en interview), intense, et malgré le public clairsemé en ce début de festivités, les mosh parts sont de sortie, et ça tombe bien, les amateurs de HxC sont là et animent la fosse comme il se doit !

Vestige enchaine et malheureusement je ne verrai qu'une partie du concert, l'interview de CELESTE étant calée en même temps. "Dommage" car franchement, sur ce que j'ai vu, le son était très bon et les lights parfaites.

Les rennais de Black Bile enchainent sur la scène et encore une fois, le son est vraiment très bon. Ce sera d'ailleurs une constante aujourd'hui.

Le groupe entoure Romane, la chanteuse, habitée, à la manière d'une Chelsea Wolfe ; musicalement par contre, on se prend un doom / post-metal du meilleur niveau, avec des variations bien senties dans les riffs et les mélodies. 

Et que dire de Celeste ? Et bien tout simplement qu'encore une fois, le groupe a tout détruit sur scène. Le chanteur, loin d'être en forme avant le concert, a pourtant totalement assuré sur scène et ensuite, l'aura et le charisme du groupe fait le reste.

Le groupe alterne chansons avec et sans leurs fameuses frontales rouges, leur marque de fabrique depuis pas mal de temps maintenant, et musicalement, c'est toujours aussi violent et écorché. Leur dernier album en date, Assassine(s), avait (re)mis tout le monde d'accord dans la team COREandCO, et en live, ils confirment, c'est toujours aussi bon. Quand on sait que Celeste n'en était qu'à ses débuts d'une énorme tournée mondiale, je n'imagine même pas leur état d'épuisement d'ici quelques mois !

C'est un vent de fraicheur qui débarque sur scène avec Stinky, prêt à retourner le public avec leur hardcore à la Comeback Kid, et ils le font bien !

Le groupe prépare la sortie en février 2025 de leur nouvel album tout en jouant certains titres ce soir, et malgré quelques passages à plusieurs voix à la limite niveau accords mélodiques, ces passages scandés à plusieurs font vraiment mouche, d'autant plus que le groupe est hyper actif sur scène et ne laisse aucun répit au public. Un bon gros moment de hardcore mélo comme on aime !

Pour clôturer la soirée, c'est Freehowling qui débarque sur les planches de la salle Simone Veil avec son metalcore négatif, en mode caillera. On aime ou on aime pas la forme, mais en tout cas, musicalement, le groupe est parfaitement taillé pour le live, avec un mélange rap / metal / hardcore vraiment bon, même si un poil putassier par moments, mais on leur pardonne tant l'énergie déployée est contagieuse. Ça harangue le public, c'est énergique et violent, bref, les survivants de cette journée ont apprécié et c'est bien le principal.

On ressort de cette soirée bien rincé, enfin pour la team COREandCO présente en tout cas ! C'était une parfaite journée pour fêter nos 20 ans !

Samedi 19 octobre 2024 : Black ! Death ! Doom !

Après le vendredi ouvert à des styles inhabituels pour la Seisach Metal night - et franchement, je trouve que c'était une excellente idée - ce samedi sera plus dans la logique des habitués du festival, avec au programme de la violence bien metal, avec entre autres, du black, du death, ou encore du doom.

Et dans cette vague de violence annoncée, ce sont les locaux de Droste qui inauguraient cette journée !

Avec son mélange de death metal old school et autres passages plutôt modernes - Pensez Gojira, Katatonia et consorts - on passe un très bon moment avec les bordelais, qui nous réveillent les oreilles de la meilleure des façons.

Et pour continuer dans le death, cette soirée sera riche en émotion, avec notamment le retour de Kronos dans la région après pas mal d'années d'absence ; ils ont retourné la scène avec leur brutal death metal bien carré, ça hurle à tout va, à une vitesse folle, et les fans du groupe sont ravis. C'est technique et violent, toujours à fond, on se prend des tonnes de blast et de growls dans les esgourdes, Pfiou !

Comme je vous le disais, en matière de death, cette soirée aura été parfaites pour les amateurs du genre, puisqu'on y retrouvait également les Fall Of Seraph, responsables du bestial From Dust to Creation sorti en 2022 (et que je n'ai pas pu voir, étant en session interview avec Penitence Onirique), mais également les Impureza qui intègrent du flamenco à leur death.  Leur frontman est toujours aussi imposant et plein de bonhomie ; on a envie de passer un bon moment avec eux et c'est réciproque. C'est très technique, les parties flamenco sont parfaitement intégrées et apportent un réel plus ; le seul souci pour ma part viendra du son ; je trouve que le groupe n'a malheureusement pas eu les meilleures balances du week-end, certains samples et passages enregistrés étaient noyés dans le reste des instruments alors qu'ils auraient pû (dû) être plus audible.

Pour finir avec le death, Otargos qui jouait en avant dernier m'a surpris de la meilleure des façons, avec notamment un batteur incroyable capable d'aligner des rythmiques effrénées. Le groupe réuni autour de leur frontman Dagoth (qui officie également dans Blóð) assure dans leur death/black pas forcément accessible de prime abord.

Au rayon des autres bonnes surprises, Verdun est assurément dans le haut de la liste ! Malgré leur musique doom/sludge poisseuse, loin d'être la plus chaleureuse du monde, le groupe est super content d'être là, et leur chanteur remercie sans cesse le public d'être présent. On a le smile, et forcément, on passe un excellement moment ! Les montpelliérains n'ont pas forcément d'actualité (un split en 2021, dernier album en date de 2019), alors on prend plaisir à redécouvrir en live leurs morceaux que l'ont connait déjà, avec un son bien massif comme il faut.

L'autre style musical le plus représenté ce samedi est évidemment le black metal, à commencer par Miasmes et leur black'n'roll qui fût assez séduisant en cette fin d'après-midi, même si un peu répétitif ; ils le disent eux-mêmes : ils jouent un "black Metal à l’ancienne, brut et sale, combinant le Rock’n Roll pour la structure des morceaux et le Punk pour l’agressivité et l’énergie". Et bien, tout est dit en effet ! 

Mention plus que bonne également pour Aodon qui avait la lourde tâche de clotûrer cette cinquième édition des Seisach' Metal night(s), et ils l'ont fait avec brio ! C'est violent mais pas dénué de mélodies, chanté/hurlé en Français, et franchement, le trio a bien happé le public encore présent pour une fin de festival des plus cohérentes avec son appellation.

Mais LA CLAQUE black metal du week-end fût l'oeuvre des Pénitence Onirique ! 

Malgré l'absence d'un des 3 guitaristes ce soir, le groupe a livré une prestation dantesque. Leur black metal, grâce à un songwriting et des riffs touffus, proposent une variété d'atmosphères assez grande ; c'est brutal et épique mais également moderne dans son approche ! Sur scène la violence est bien mise en avant, on est complètement pris au piège de leur musique, on se prend au jeu, et le concert file à une allure folle. Excellent.

Que dire de plus, sinon que ce week-end fût chargé en violence ! Mais que l'affiche était bonne ! On en ressort complètement vidé, mais content d'avoir pu passer 2 excellentes journées musicalement parlant.

A noter que Gribouille a pu terminer son énorme oeuvre, que vous pourrez voir dans toutes les magnifiques photos prises par Moland Fengkov durant tout le festival.

Enfin, je voudrais dire un grand, que dis-je, un énorme merci à Seisachtheion, et toute l'équipe de Musique en Bastide pour l'organisation de ce festival et l'opportunité de fêter les 20 ans de votre webzine préféré sur place !

Pidji

le 02/12/2024