Midnight Oil le 12/07/2022, L'Olympia, Paris (75)
Salle : L'Olympia
Paris (75)
Le commun des mortels ne peut se débarrasser du refrain de « Beds are burning » qui tourne en boucles dans son esprit à la simple évocation du nom de l’un des plus illustres représentants de l’histoire du rock australien. Il oublie cependant que Midnight Oil existe depuis le début des 70’s, c’est dire si, en 2022, sa carrière prolifique ne saurait se résumer à ce tube interplanétaire. Evidemment, sa tournée d’adieu, puisque c’est ainsi que le groupe l’a annoncée, qui passe en cet été 2022 par moult festivals et notamment à l’Olympia de Paris, ne peut faire l’impasse, dans sa setlist, sur ce classique indémodable et toujours autant d’actualité, quand on assiste, impuissants, au tragique embrasement de nos forêts et à l’effondrement de nos glaciers.
Pour autant, c’est devant un public de connoisseurs que la bande à Peter Garrett aura enchaîné pas moins de 24 titres naviguant sur l’ensemble de sa discographie pléthorique. Si le susmentionné tube figure en bonne place au programme, force est de constater que la foule en liesse connaît les paroles de chansons moins connues du grand public, entonnant à tue-tête les refrains de « Don’t wanna be the one », de « Short memory » ou encore de « Power and passion ».
Adonc, non contents de signer l’un des plus poignants albums de l’année, « Resist », les Oils gratifient leur public d’une tournée dantesque, dont la date à Paris aura sonné, certes, comme un adieu, mais sans les larmes de circonstances, plutôt comme un rendez-vous d’ores et déjà inoubliable. Du genre de ceux qui vous marquent une vie, à jamais. Les extraits du tout dernier opus (du poignant « We resist » à « At the time of writing » en passant par « Last frontier ») côtoient les classiques, dont aucun ne manque à l’appel, de « Dead heart » à « Blue sky mine », en passant par « Forgotten years ». Toujours en verve, le géant Garrett arpente la scène avec sa pantomime inimitable tandis que ses compères le soutiennent sobrement. Deux choristes, un saxophoniste, un nouveau bassiste remplaçant Bones Hillman récemment décédé, déroulent leurs partitions respectives tandis que tonton Peter envahit l’espace de son charisme et de sa modestie. Rob Hirst, le batteur, alterne ses parties sur des pads, notamment pour des titres plus electro comme « Redneck wonderland », quand il ne fait pas crisser ses baguettes sur un bidon en métal. Entre-temps, il prend la parole, en français, pour exprimer tout l’amour que le groupe voue à la France. Garrett, quant à lui, assène quelques punchlines à l’adresse des politiques du monde qu’il ne porte pas dans son cœur. Après les départs du 1e ministre australien et de Boris Johnson, il mise sur celui de Bolsonaro. En outre, déboutonnant sa chemise à motifs bariolés, il dévoile l’espace de quelques secondes un Tshirt affichant un message de soutien au peuple ukrainien. Rappelons qu’il a officié au poste de ministre de l’écologie sur ses terres, et au vu des paroles engagées des chansons de son groupe, c’est dire si le bougre s’est toujours montré politiquement impliqué.
Mais le groupe maîtrise la notion d’équilibre. Hors de question de transformer ce concert en tribune politique. L’heure est à la célébration des adieux des artistes qu’il convient de vivre comme des retrouvailles, après 2 ans de pandémie mondiale. C’est donc sans tristesse mais avec force émotions que Midnight Oil entre en communion avec son public, chauffé à blanc, dans l’enceinte de l’Olympia plein à craquer. L’énergie qui circule sur scène se répand dans la salle, à tel point qu’on se refuse à penser qu’il s’agit là d’un ultime concert, les Australiens semblent pouvoir assurer le show durant encore de longues années. Qu’importe. Chacun vit l’instant, et c’est le sourire aux lèvres que les musiciens quittent la scène et l’assistance la salle. Avec la satisfaction de compter parmi les happy few qui auront pu applaudir Midnight Oil ce soir-là et chanter avec eux les plus grands de leurs tubes.
10 COMMENTAIRES
el gep le 23/07/2022 à 09:15:33
Quelle classe ce groupe!
el gep le 23/07/2022 à 09:17:42
Mais ce qui est étrange c'est qu'on ne voit absolument jamais le bassiste remplaçant sur les photos... ? L'était planqué derrière, comme ça se fait parfois (chose que je déteste, soit tu intègres quelqu'un au groupe, soit tu te passes de lui, tu fais pas entre les deux)?
Dams le 23/07/2022 à 12:10:24
Respect pour leur carrière oui !
Xuaterc le 23/07/2022 à 17:51:18
Toujours très classe ce Peter Garrett
https://www.youtube.com/watch?v=EFnUOFGunZ8
Eric D-Toorop le 24/07/2022 à 09:37:19
Merci pour ce compte-rendu et effectivement, quel chouette groupe !
Freaks le 24/07/2022 à 19:05:19
Trop bien!
Moland le 28/07/2022 à 20:57:19
Désolé d'avoir zappé le bassiste sur les images. Je ne cherche jamais à shooter tous les musiciens. Et mine de rien, 3 chansons, c'est pas mal, mais c'est court, alors en général, je reste focalisé sur une partie seulement des musiciens. Mais non, il n'était pas caché. Ils l'ont même dûment présenté.
el gep le 29/07/2022 à 08:38:08
Ah, super, tu me rassures! Ca ne leur ressemblerait pas, justement...
Steph le 31/07/2022 à 17:21:47
Merci pour le reportage et les photos (superbes). Ce concert était effectivement énergique, très intense et le public en symbiose avec le groupe. J'ai du mal à me faire à l'idée que c'est leur dernière tournée .
Moland le 01/08/2022 à 08:58:02
Step, oui, ils ont encore tellement d'énergie et de maîtrise que ça semble insensé qu'ils prennent leur retraite. On verra bien. Quoi qu'il en soit, si c'est bel et bien la fin, ils terminent leur carrière en beauté, avec une belle tournée et un des meilleurs albums de 2022, tous genres confondus.
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