Rammstein le 08/03/2012, Sportpaleis, Anvers

Rammstein (report)
Finalement dans le monde toujours bouillonnant du Metal Moderne, les connaisseurs abordent peu ou de loin le cas Rammstein. Le groupe allemand a pourtant filtré son nombre de dosettes réglementaires à la cause et peut-être même bien plus que cela. Ça démarre pourtant sur les chapeaux de roues lorsque l'introductif Herzeleid (Kolossalle) est habilement utilisé par le toujours sobre David Lynch pour son incompréhensible Lost Highway. Souvenez-vous, le bruit des palles de l'hélicoptère suivi d'un riff brutal autant que laconique qui accompagne les délicieux traits de Patricia Arquette. Comme entrée en matière « Rammstein », le titre était, on ne peut plus, radical.

C'est finalement avec un certain enthousiasme que je me rends ce 08 mars (journée de la femme !) à Anvers (Antwerpen in de eigene taal) pour voir les teutons en mode fun academy. Le concert est sold-out depuis des lustres, les 19000 et quelques places ont trouvées preneurs en un gros quart d'heure. Une razzia. C'est que depuis 1995, le groupe est fort suivi en Belgique, des trois côtés des frontières linguistiques, le groupe a d'ailleurs ses petites habitudes, notamment à Anvers. Les procès d'intentions que les concernent sont devenus immuables. Oui, ce ne sont pas les premiers issus du cousin Germain à avoir fait du bruit. Oui, Oomph ! est en droit de tirer la tronche jusqu'à la fin des temps. Oui, c'est facile d'entretenir des ambiguïtés qui font Furher, tout en ayant des textes purement poétiques voire même niais. Oui, ils revisitent le rock show façon Alice Cooper et Kiss avec une savante modernité. Oui, le groupe est définitivement too much.
20h, nous sommes installés à l'étage, pfff quelle plaie, mon voisin de siège (hé oui) en bon blij vlamingen veut m'offrir des bières. La lumière s'estompe et ce sont les suédois de Deathstars qui ont la lourde tâche d'ouvrir le bal. Soyons de bon compte, ils n'arrivent qu'à susciter qu'un intérêt poli et comme ils sont trop contents d'être là (et nous le font savoir, tous les deux titres), l'ennui s'empare de votre dévoué... 'tin, je pourrais faire autre chose quand même, écrire des chroniques, j'ai 7 kilos de skeuds en retard...

21h10... les lutins du nord ont pliés bagage depuis un petit quart d'heure, leur son sale et bien pourri résonnent encore dans mes pavillons, ... un crépitement, la salle est dans le noir... un structure du plafond se met en branle à grands renforts de fumigènes, de craquements de chaînes et de lourde percussions indus. Le public dans le pit, commence à s'agiter à mesure que la structure se rapproche de leurs têtes. Un spot blafard se traîne jusqu' à l'avant-scène et l'on distingue une passerelle suspendue. Le blanc s'intensifie et le groupe sort littéralement du public, il traverse les quelques mètres qui les séparent de la passerelle en tuniques à capuches, un flambeau brandi, un drapeau belge en étendard. Les six franchissent les chaînes du pont-levis dans un étrange recueillement avant d'atteindre la scène et se présenter au public. Le flambeau attise les premiers artifices sous le martèlement du batteur qui envoie « Sonne » suivi du dantesque « Wollt ihr das bett in flammen sehen ? » Le mal est fait, le public est terrassé en deux titres, le headbanging d'usage entre en mode automatique, une douce folie s'empare des presque 20 000 quidams.
Rammstein défend son Made in Germany, un best of des plus consensuels, mais cela n'a aucune importance. La puissance des titres et la maîtrise des éléments pallient largement, le manque d'inspiration. Les titres-hits s'enchaînent, les morceaux sont simples et de vrais classiques. Le décor, les artifices et le feu, autant d'éléments qui se marient et magnifient la prestation. Oui, c'est bien fun d'aller voir Rammstein, ces gars sont juste doués pour leur job.

Aux 2/3 du set, le groupe reprend la passerelle pour s'installer en mode cabine téléphonique sur une micro scène qui se dresse au milieu du pit. « Bück Dich » est asséné avec une fougue punk et quelques de litres de liqueur anisé bien branlée ! Situation idéale pour enchaîner le très cuir « Mann gegen Mann ». Le groupe regagne la scène encore fumante pour un premier rappel, le cynique « Amerika » ... un dernier pour la route permet à Till de se lâcher à grands renforts de canon à sperme anisé sur le bucolique « Pussy ».
Alors Rammstein, c'était bien ? Du Show... ben y'en avait partout... La musique ? ça bastonne, le mélange metal-electro semble inné pour eux. Et n'est-ce pas too much ? C'est définitivement too much.


Setlist
- Sonne
- Wollt ihr das Bett in Flammen sehen ?
- Keine Lust- Sehnsucht- Asche zu Asche
- Feuer Frei!
- Mutter
- Mein Teil
- Du riechst so gut
- Links 2, 3, 4
- Du hast
- Haifisch
- Bück dich
- Mann gegen mann
- Ohne dich
Rappels 1
- Mein Herz brennt
- Amerika- Ich will
Rappels 2
- Engel
- Pussy
photo de Eric D-Toorop
le 20/03/2012

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